Malgré son énorme potentiel, l’Afrique fait encore figure de petit poucet en matière de déploiement de solutions solaires comparativement aux autres régions du monde. Le continent n’a installé que 0,5% des nouvelles capacités mondiales durant l’année écoulée.
2,5 gigawatts (GW) de nouvelles capacités solaires ont été installées en Afrique en 2024, soit le plus bas niveau enregistré depuis 2013 sur ce continent qui concentre environ 60% des ressources photovoltaïques mondiales, selon un rapport publié le mercredi 15 janvier par l’Association africaine de l’industrie solaire (AFSIA).
Intitulé « Africa Solar Outlook 2025 », le rapport précise que ces nouvelles capacités, qui sont en forte baisse par rapport à celles installées en 2023 (3,7 GW), portent le total des capacités solaires installées en Afrique à 19,2 GW.
Mais si l’année écoulée n’a pas été un bon millésime en termes de déploiement de capacités solaires, plusieurs nouveaux projets d’une capacité cumulée de 40 GW ont été annoncés sur le continent. Cela représente une augmentation de 21% du pipeline des projets par rapport à 2023, et reflète un appétit croissant pour l’énergie solaire en Afrique même si un certain nombre de projets annoncés ne verrait jamais le jour.
Historiquement, le développement du solaire en Afrique était porté par une poignée de pays avant-gardistes tels que l’Afrique du Sud, le Maroc et l’Egypte. Mais de plus en plus de pays sont en train de déployer cette énergie renouvelable.
Au total, 29 pays africains ont déployé des installations solaires d’une capacité supérieure ou égale à 1 mégawatt (MW) durant l’année écoulée. Parmi ces pays, deux ont installé plus de 100 mégawatts, et 16 ont installé plus de 10 mégawatts. Le reste ont installé de nouvelles capacités allant de 1 à 10 MW.
Le solaire représente plus de 5% du mix électrique dans 21 pays
Le classement des pays africains en termes de capacités solaires installées en 2024 montre que l’Afrique du Sud occupe la première marche du podium avec 1235 mégawatts, soit près de 50% du total des capacités installées sur le continent durant l’année écoulée.
Le pays le plus industrialisé du continent connaît depuis plusieurs années une grave crise énergétique liée au vieillissement des centrales à charbon de l’entreprise nationale de l’électricité Eskom, qui contraint de plus en plus d’entreprises et de ménages à se tourner massivement vers l’énergie solaire hors réseau pour en finir avec les coupures répétées d’électricité.
L’Egypte arrive en deuxième position avec 707 mégawatts de nouvelles capacités installées, soit 29% du total des capacités solaires ajoutées à l’échelle continentale, grâce à l’inauguration de deux grandes centrales solaires à Kôm Ombo, une localité située dans la vallée du Nil. Viennent ensuite la Zambie (74,78 MW), le Nigeria (63,47 MW) et l’Angola (53,8 MW).
Contrairement aux deux précédentes années, les projets solaires à grande échelle soutenus par les gouvernements, et dont la production est destinée aux compagnies nationales d’électricité, ont accaparé 72% du total des capacités supplémentaires installées, l’an passé.
Les installations solaires destinées à des consommateurs commerciaux et industriels demeurent cependant populaires en Afrique du Sud, où elles représentent 39% des nouvelles capacités solaires ajoutées en 2024. Ces installations de petite taille ont aussi le vent en poupe au Nigeria, aux côtés des mini-réseaux et des systèmes solaires résidentiels.
L’Association africaine de l’industrie solaire révèle par ailleurs que l’énergie solaire représente plus de 5% du mix électrique dans 21 pays africains, avec des performances exceptionnelles pour la République centrafricaine (43,1% du mix électrique), la Mauritanie (20,7%) et la Namibie (13,4%).
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