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#Croissance #Infrastructure #Numerique #Afrique
Agence Ecofin
8 mai 2025 Dernière mise à jour le Jeudi 8 Mai 2025 à 06:54

Les data centers opérationnels en Afrique représentent actuellement moins de 1% des capacités mondiales, mais le secteur offre un important gisement d’opportunités qui attire de nombreux acteurs locaux et internationaux.

Le marché africain des data centers (centres de données) devrait enregistrer une croissance annuelle moyenne de 11,79% d’ici 2030, grâce notamment à l’amélioration des infrastructures de connectivité, à des réglementations encourageant le stockage local des données et à l’essor de technologies de pointe telles que l’Internet des objets et l’intelligence artificielle (IA), selon un rapport publié en mars 2025 par le cabinet d’étude de marché Research and Markets.

Intitulé « Africa Data Center Market Landscape 2025-2030 », le rapport précise que la taille de ce marché devrait ainsi passer de 3,49 milliards de dollars en 2024 à 6,81 milliards de dollars en 2030. La capacité des centres de données opérationnels sur le continent devrait, quant à elle, atteindre environ 1,3 gigawatt (GW) contre 400 mégawatts (MW) actuellement.

Le développement rapide attendu de ce marché en Afrique sera essentiellement tiré par des investissements publics et privés. Les gouvernements africains se concentrent sur l’amélioration des infrastructures numériques en mobilisant des investissements directs via les sociétés d’Etat et en offrant des incitations fiscales aux acteurs privés. En septembre 2024, le gouvernement marocain a par exemple lancé la stratégie « Digital Morocco 2030 », avec un investissement d’environ 1,1 milliard de dollars pour améliorer les services en ligne et faire entrer le Maroc dans le Top 50 des pays affichant les niveaux les plus élevés de développement des technologies numériques.

Les acteurs privés tels qu’Equinix, Microsoft et Amazon multiplient, quant à eux, les projets greenfield et les extensions de leurs installations. L’opérateur américain Equinix a annoncé en février 2024 un investissement de 390 millions de dollars pour en construire, notamment en Afrique de l’Est, alors que le groupe panafricain PAIX Data Centres a lancé, en janvier 2025, le début des travaux de construction d’une nouvelle installation à Dakar, au Sénégal.

De son côté, Africa Data Centres a acquis à cet effet, un terrain à Casablanca. Cette filiale du groupe Cassava Technologies, propriété du milliardaire zimbabwéen Strive Masiyiw, prévoit également de construire des installations similaires en Tunisie et en Egypte.

Des installations adaptées à l’IA 

Dans le même temps, l’Afrique est l’une des régions clés pour les stations d’atterrissage de câbles sous-marins de fibre optique, qui assurent une connexion Internet haut débit indispensable pour le bon fonctionnement des centres de données. L’Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya accueillent les principaux câbles sous-marins connectant le continent au reste du monde, mais de nouveaux pays entrent en jeu. Ainsi, la Namibie a accueilli en août 2024 une station d’atterrissage qui la connecte au câble sous-marin Equiano de Google. Ce partenariat contribue à renforcer la capacité Internet grâce à une liaison rapide et à faible latence entre l’Afrique et l’Europe, améliorant ainsi la connectivité.

Par ailleurs, le développement croissant des villes intelligentes en Afrique, avec à la clef le déploiement de technologies avancées tels que les réseaux de téléphonie mobile de cinquième génération (5G), l’Internet des objets (IoT) et l’intelligence artificielle (IA), est susceptible de stimuler la croissance du marché des centres de données.

Le rapport indique dans ce même cadre que le marché africain progresse avec des conceptions innovantes pour prendre en compte les charges de travail de l’IA, sous l’impulsion d’opérateurs tels que Africa Data Centres, IXAfrica, Rack Centre, Equinix et Digital Realty, bien que le continent ne représente encore qu’environ 2,5% du marché mondial de l’IA. En novembre 2024, Teraco, filiale de Digital Realty et important fournisseur de centres de données en Afrique, a lancé la construction d’une installation hyperscale en Afrique du Sud baptisé JB7. L’installation d’une capacité de 40 mégawatts, et dont la superficie s’élève à 71 000 m², devrait être équipée de systèmes de refroidissement liquide-air et liquide-liquide qui prennent en charge des infrastructures de cloud haute densité et d’IA. 

Sur un autre plan, les réglementations relatives au stockage local de données sensibles nécessiteront la construction de nombreux data centers sur le continent. La plupart des données africaines sont stockées dans des installations offshore, mais de plus en plus de pays adoptent des politiques de souveraineté numérique axées sur le « rapatriement » des données sensibles. 

Ainsi, la loi sud-africaine sur la protection des informations personnelles (Protection of Personal Information Act/POPIA) exige par exemple que les données personnelles soient collectées, stockées, traitées et partagées localement de manière légale, transparente et sécurisée.

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