Avec cette tournée européenne, le chef de l’Etat kényan entend non seulement attirer des investissements, mais aussi affirmer la place du Kenya en tant que partenaire fiable dans les grandes transitions mondiales.
En visite officielle au Royaume-Uni, le président kényan William Ruto a rencontré le Premier ministre britannique Keir Starmer pour la signature d’un nouveau partenariat stratégique couvrant la période 2025–2030. L’accord vise à approfondir la coopération entre Nairobi et Londres dans des secteurs clés tels que le commerce, la sécurité, le climat et les technologies.
Annoncé le dimanche 29 juin à la télévision nationale kényane, ce partenariat ambitionne notamment de doubler les échanges commerciaux bilatéraux d’ici 2030. En 2024, ces échanges ont atteint 1,8 milliard de livres sterling (2,4 milliards USD), soit une hausse de 10,1 % par rapport à 2023, selon les statistiques du gouvernement britannique.
Un soutien britannique de 1,7 milliard USD
Dans le cadre de ce nouvel élan diplomatique et économique, le Royaume-Uni s’est engagé à apporter un appui financier de 1,7 milliard USD pour soutenir le développement dans des secteurs prioritaires tels que les infrastructures, l’énergie verte, l’industrie manufacturière et l’innovation numérique.
D’après les autorités britanniques, les investissements directs étrangers (IDE) sortants du Royaume-Uni vers le Kenya ont atteint 1,06 milliard USD fin 2023, marquant une progression de 22,1 % par rapport à l’année précédente.
Par ailleurs, la visite du président Ruto devrait également marquer l’annonce de la création d’un hub régional de souscription, au sein du Nairobi International Financial Centre (NIFC). Ce projet ambitionne de faire de la capitale kényane une porte d’entrée financière vers l’Afrique subsaharienne.
Un agenda international tourné vers des réformes systémiques
La visite à Londres s’inscrit dans une tournée européenne entamée par le président kényan en Espagne, où il a pris part à la 4e Conférence internationale sur le financement du développement à Séville. À cette occasion, William Ruto a plaidé en faveur de partenariats plus équitables, de réformes du système financier mondial et d’une intégration accrue de l’Afrique dans les chaînes de valeur mondiales, notamment dans le cadre de la transition écologique.
Cette tournée intervient alors que le Kenya fait face à des tensions budgétaires persistantes. Confronté à une dette publique élevée et à des marges de manœuvre financières limitées, le gouvernement mise sur les investissements privés pour financer ses projets de développement. À travers le programme de transformation économique ascendante (Bottom-up Economic Transformation Agenda-BETA), les autorités kényanes cherchent à stimuler la croissance, à réduire le chômage et à renforcer la résilience économique du pays.
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