L’ONG Greenpeace Afrique a été entendue. Elle réclamait l’annulation d’un projet d’exploitation forestière sur près de 133 000 hectares de Forêt intacte. Finalement, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a suspendu une autorisation d’exploitation sur 68 385 hectares dans les départements du Nkam et de la Sanaga Maritime, et le President Paul Biya en a annulé une autre de 65 007 hectares dans le département du Nkam.
Selon un communiqué consulté par le site d’information SBBC, le chef de l’État, Paul Biya, a ordonné de stopper le processus de mise en concession 133 332 ha de forêts.
En exécution de cette instruction, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a signé un décret portant retrait d’un précédent texte autorisant le classement dans le domaine privé de l’État d’une portion de forêt de 68 385 hectares, constituée en unité forestière d’aménagement dénommée UFA 07 006, située dans les départements du Nkam et de la Sanaga-Maritime. C’est dans la région du Littoral.
Dans un second temps, Paul Biya ordonne de surseoir à la procédure de classement d’une autre portion de forêt de 65 007 hectares. Située dans le département du Nkam, elle est constituée en unité forestière d’aménagement dénommée UFA 07 005.
Cette volte-face du gouvernement camerounais fait suite au plaidoyer de l’ONG Greenpeace Afrique qui dénonce depuis avril dernier la mise en concession de ces forêts. En effet, l’ONG, spécialisée dans la défense de la cause environnementale, a initié une pétition « pour l’annulation immédiate des plans du gouvernement visant à transformer une zone de près de 150 000 hectares de forêt intacte désignée pour un parc national en deux concessions forestières ». Et pour cause, indique Greenpeace, plus de 40 communautés sont riveraines de la forêt d’Ebo et en dépendent pour la nourriture, les médicaments et les activités culturelles.
Toujours selon Greenpeace, Ebo est une zone de forte concentration de biodiversité qui abrite certaines des populations les plus importantes de chimpanzés entre le Nigéria et le Cameroun, des éléphants de forêt, des perroquets gris et d’autres espèces inscrites sur la liste rouge de l’UICN en danger et en voie d’extinction, et 12 essences d’arbres inconnues à la science. Cette forêt contient environ 35 millions de tonnes de carbone.
Le ministère de la Faune et la Forêt (Minfof), lui, voulait transformer la zone ciblée en une forêt de production. Les plus de 130 000 ha devaient être scindés en deux concessions forestières classées. Ces dernières devaient être voisines de la plantation d’huile de palme de l’agro-industriel Greenfil Palm Plantation Ltd qui, avec de l’assistance technique française et malaisienne, a défriché plus de 1700 ha depuis de 2017.
Source Agence Ecofin
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