Selon la fédération des producteurs, une entrée massive de produits laitiers américains sur le marché local pourrait déstabiliser la filière.
Au Kenya, l’industrie laitière redoute les conséquences sur sa croissance, de l’accord global de libre-échange discuté actuellement entre l’exécutif et les autorités américaines.
Cette entente dont les négociations ont formellement démarré en juillet dernier pourrait déboucher sur l’accès en franchise de droits de Douane des marchandises américaines au marché kenyan ainsi que sur une réduction des obstacles tarifaires pour certains produits.
Pour les acteurs du secteur laitier qui profitent actuellement d’une protection tarifaire interne de 10 % contre les importations en plus du Tarif extérieur commun (TEC) de 60 % imposé par la Communauté est africaine (CEA), la perspective d’une libéralisation reste particulièrement préoccupante.
Selon la Fédération nationale des producteurs laitiers, une entrée massive de produits laitiers américains pourrait faire baisser drastiquement les prix intérieurs et déstabiliser une industrie toujours en pleine croissance.
« Le Kenya produit assez de Lait pour la consommation locale et dégage un surplus exportable. Il n’a pas besoin du lait provenant d’autres pays », a martelé Gideon Birgen, directeur exécutif de l’association.
Cette intervention des acteurs de la filière survient après que le groupement d’intérêt des producteurs laitiers américains (lDFA) a exhorté récemment, Robert Lighthizer, le représentant au commerce (USTR) à mettre la pression sur le Kenya pour une baisse des tarifs douaniers frappant les importations afin de tirer profit des opportunités qu’offre le pays.
Et pour cause, le Kenya est le premier consommateur de lait du continent avec un volume par tête de 120 litres par an, soit le triple de la moyenne africaine (37 litres) et un niveau bien au-dessus du volume moyen mondial (104 litres) selon les données de la CNUCED.
Pour rappel, l’industrie laitière kenyane est l’une des plus dynamiques de l’Afrique. Elle fournit par ailleurs, des moyens de subsistance à près de 2 millions de ménages ruraux.
Source Agence Ecofin
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