En 2017, les autorités tchadiennes avaient obtenu un accord triennal de 312 millions $ du FMI pour mettre en place des réformes. Même si réduire la pauvreté et assainir l’économie restent les objectifs, l’augmentation des fonds alloués témoigne de l’urgence de la situation aggravée par la covid-19.
Le Tchad s’apprête à obtenir un financement de 560 millions $ du FMI pour soutenir son économie. Dans un communiqué publié le 27 janvier 2021, le Fonds a indiqué qu’un accord de principe avait été trouvé entre ses services et N’Djamena pour la mise en place d’une aide au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), et du mécanisme élargi de crédit (MEDC).
Selon l’institution, ce financement vise à soutenir la reprise économique du pays. Avec 3269 cas de covid-19 officiellement détectés à ce jour, le Tchad est l’un des pays les moins touchés d’Afrique centrale par la pandémie, mais la dépendance de son économie au secteur pétrolier en a exacerbé les effets.
« Le bas niveau des cours du pétrole et de sa production, la faiblesse de la demande extérieure et les mesures d’endiguement prises au niveau national pèsent sur les perspectives et ont de graves répercussions économiques et sociales » sur le Tchad, indique le FMI ajoutant qu’en 2020, « la croissance de la production pétrolière a été faible (2,4 % selon les estimations) » alors que l’activité non pétrolière devrait s’être contractée de 1,7 %.
Au total, l’institution estime la croissance du pays pour 2020 à -0,7%. Pour aider le pays, près de 130 millions $ avaient été décaissés par le FMI, l’année dernière, pour répondre aux besoins urgents de la balance des paiements.
Cette fois-ci le financement sera accompagné d’une série de réformes prévues pour s’étaler sur au moins 4 ans, et visant entre autres à rendre le pays moins dépendant de ses exportations de pétrole, tout en réduisant la pauvreté, et le niveau de la dette publique.
« Le programme à moyen terme des autorités […] comprend notamment un ensemble de réformes destinées à augmenter les recettes non pétrolières, à consacrer des ressources suffisantes aux secteurs sociaux et à l’investissement public, à renforcer le secteur bancaire, à promouvoir l’accès à une énergie plus abordable et verte, ainsi qu’à améliorer la gouvernance, la transparence en matière de dette et le climat des affaires », indique le Fonds qui appelle également à la « rigueur budgétaire », alors que le budget 2021 du pays prévoit plusieurs mesures d’incitations fiscales.
Notons que la validation du nouveau programme de financement est soumise à l’approbation du conseil d’administration du FMI. Rappelons qu’en 2017, le pays dirigé par Idriss Déby avait déjà obtenu un financement de 312 millions $ du FMI pour accompagner sa stratégie de stabilisation et de redressement.
Même si l’institution a estimé que les réformes ayant duré trois ans ont été globalement satisfaisantes, elles n’ont pas permis au pays de se sevrer définitivement de sa dépendance à l’or noir et de réduire la pauvreté.
Selon la Banque mondiale, le nombre de pauvres a augmenté de 4,7 millions en 2011 à environ 6,5 millions en 2019 dans le pays. En 2018, 42 % de la population vivaient en dessous du seuil national de pauvreté, un chiffre qui devrait augmenter en raison de l’impact négatif de la pandémie de covid-19.
Source Agence Ecofin
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