La crise économique du Nigeria aggravée par le coronavirus a eu des impacts importants sur le taux de chômage du pays le plus peuplé d’Afrique. Alors que la reprise économique s’organise, le FMI a émis des recommandations sur les défis qui attendent les autorités au cours des prochaines années.
Afin d’éviter une explosion de son taux de chômage, le Nigeria doit créer jusqu’à 5 millions d’emplois par an pendant la prochaine décennie. C’est ce qu’ont indiqué des experts du Fonds monétaire international (FMI), dans un document publié sur la situation économique du pays ouest-africain.
Selon l’institution, ce chiffre correspond au défi que devra relever le pays pour faire face au nombre croissant de jeunes qui arrivent sur le marché du travail.
Avec plus de 201 millions d’habitants répertoriés en 2019, le Nigeria est le 7e pays le plus peuplé du monde et le 1erd’Afrique.
Comme les autres pays du continent, la nation ouest-africaine concentre une forte majorité de jeunes qui n’arrivent pas toujours à intégrer le marché officiel de l’emploi.
Une situation qui s’est aggravée avec la pandémie de covid-19 qui a entraîné partout en Afrique, la destruction de nombreux emplois. D’après le FMI, l’Etat doit améliorer ses efforts de réformes afin de permettre à la croissance économique d’offrir de véritables opportunités à la jeunesse nigériane.
Ces dernières années, l’économie du Nigeria a montré des signes d’essoufflement avec une récession à -1,6% en 2016, puis une nouvelle récession de -4,2% en 2020 après être remontée à 2,2% en 2019.
Une situation due en grande partie à une structure des exportations qui « n’a pas fondamentalement changé au cours des décennies, les produits d’hydrocarbures représentant toujours 90 % des exportations du pays aujourd’hui comme dans les années 1970 », indique le document.
Pour améliorer les perspectives économiques du pays, et sa réponse au chômage, le FMI appelle l’Etat nigérian à mettre en place des réformes économiques pour diversifier l’économie tout en améliorant la mobilisation des ressources intérieures afin d’améliorer les investissements dans les secteurs clés de l’économie.
« Une grande partie des recettes est consacrée au paiement du service de la dette publique du pays ; ce qui laisse une marge budgétaire insuffisante pour les dépenses sociales et d’infrastructures essentielles et pour amortir un ralentissement économique.
Dans ce contexte, la mobilisation des recettes par des mesures progressives et d’amélioration de l’efficacité est une priorité absolue à court terme », rappelle le FMI. Et d’ajouter : « le réexamen des exonérations fiscales et des dispenses de droits de douane, l’augmentation et l’élargissement de l’assiette des droits d’accise, la mise en place d’un registre des contribuables à haute intégrité, le renforcement des infrastructures numériques et l’amélioration des délais de déclaration et de paiement sont des mesures importantes ».
Notons que selon l’institution, le Nigeria a l’un des niveaux de revenus les plus faibles en pourcentage du PIB mondial.
Une fois la reprise économique post-covid-19 bien lancée, elle appelle les autorités à augmenter le taux de la taxe sur la valeur ajoutée à au moins 10 %, d’ici 2022 et 15 % d’ici 2025 (la moyenne des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), afin de créer un espace fiscal efficace.
Source Agence Ecofin
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