En 2020, la crise économique du Congo a été accentuée par la chute des cours du pétrole, l’un de ses principaux produits d’exportation, et la pandémie de covid-19. Grâce à une stratégie de restructuration de sa dette, l’Etat veut augmenter sa marge de manœuvre budgétaire pour relancer l’économie.
En République du Congo, l’Etat devrait enregistrer un solde budgétaire excédentaire cette année. C’est ce qu’a annoncé le Fonds monétaire international (FMI) dans un document publié le 26 février 2021.
Selon l’institution, la pandémie de covid-19, conjuguée à la baisse des cours du pétrole, dont le pays dépend fortement pour ses recettes d’exportation a grandement détérioré la situation budgétaire du pays l’année dernière.
Cependant, « l’amélioration des revenus pétroliers fera passer la position budgétaire globale en excédent », indique le document, même si l’organisation de l’élection présidentielle et la poursuite des investissements pour relancer l’économie représenteront des dépenses particulièrement importantes en 2021.
Alors que le Congo est aux prises avec une crise de la dette qui a rendu difficile la relance économique, ces dernières années, un excédent budgétaire devrait contribuer à réduire le poids qui pèse sur les finances publiques.
Le pays bénéficie déjà de l’Initiative de suspension du service de la dette du G20 (ISSD) qui a permis d’alléger le service de la dette des créanciers officiels pour 2020 et la première moitié de 2021.
De plus, le pays a signé en 2019 un accord de facilité élargie de crédit d’un montant de 448,6 millions $ avec le FMI pour engager des programmes de réformes. Ainsi, même si le niveau de la dette reste insoutenable, « après avoir atteint 100 % du PIB en 2020, il devrait baisser pour se situer autour de 87% du PIB cette année ».
Saluant les efforts des autorités, le FMI a néanmoins appelé le gouvernement à poursuivre les réformes et plus précisément les discussions avec les créanciers.
« Les autorités ont fait des progrès dans les discussions des accords de restructuration de la dette envers leurs créanciers extérieurs. Cependant, elles doivent intensifier leurs efforts et achever rapidement les restructurations de manière à rétablir la soutenabilité de la dette à moyen terme ; ce qui est essentiel au développement durable et à la réduction de la pauvreté », a déclaré Pritha Mitra, cheffe de la mission du FMI qui a tenu des discussions avec le gouvernement congolais.
Notons que la croissance du pays devrait rester négative, mais remonter à -0,8% cette année contre -7% en 2020. Le déficit budgétaire primaire non pétrolier devrait quant à lui se détériorer à 18% contre 15% l’année dernière.
Source Agence Ecofin
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