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Agence Ecofin
3 mai 2021 Dernière mise à jour le Lundi 3 Mai 2021 à 18:38

Le pays a mis en place, à cet effet, une stratégie nationale de développement de la chaîne de valeur de la filière. Une opportunité pour la Sodecoton qui compte tirer profit de cette orientation.

En 2021, la Société de développement du coton (Sodecoton) va mettre en terre 2 millions de plants d’anacardiers dans la partie septentrionale du Cameroun.

Ces plants viendront s’ajouter au million d’anacardiers plantés au cours des deux dernières années. Cette opération, qui entre dans le cadre de la politique de sécurisation du foncier et de diversification des sources de revenus de la Sodecoton et des 200 000 producteurs qu’elle encadre dans les régions septentrionales du Cameroun, fait partie d’un vaste programme visant à planter 20 millions d’anacardiers sur une période de 5 à 6 ans, apprend Investir au Cameroun de sources internes à l’entreprise.

« Nous comptons intéresser la Confédération nationale des producteurs de coton à la transformation de l’anacarde », confie le directeur général de la Sodecoton, Mohamadou Bayero Bounou.

Culture de rente encore très peu développée au Cameroun, l’anacarde, plus connu sous l’appellation de noix de cajou, est adapté aux régions ayant un climat chaud. Selon les pouvoirs publics camerounais et de nombreux experts, il s’agit d’une excellente culture pouvant venir en appoint au coton, qui est jusqu’ici l’unique produit de rente dont dépendent les trois régions septentrionales du Cameroun.

Aussi, pour développer cette culture, le Cameroun, avec le concours de la coopération allemande, s’est-il doté, en octobre 2018, d’une « stratégie nationale de développement de la chaîne de valeur de la filière anacarde ».

Avec pour objectifs de créer 150 000 emplois dans les trois régions septentrionales du Cameroun et à l’Est en 5 ans, grâce à la création de 150 000 hectares d’anacardiers au cours de la même période.

La stratégie prévoit également la création de 1000 emplois directs dans la transformation (décorticage, production du jus d’anacarde, etc.).

« Or gris »

L’atteinte de ces objectifs est d’autant plus à la portée du Cameroun que l’Institut de recherches agricoles pour le développement (Irad) déploie depuis 3 ans un programme visant à produire 10 millions de plants d’anacardiers à fin 2021.

Cette quantité de plants, apprend-on officiellement, correspondant à la création d’environ 100 000 hectares de plantations dans le pays.

Selon un cadre de la coopération allemande au Cameroun, l’intérêt d’un mastodonte de l’agro-industrie comme la Sodecoton pour l’anacarde n’est que porteur de plus d’espoir pour le développement de cette culture dans le pays.

Pour rappel, apprend-on de divers témoignages concordants, l’histoire de l’anacarde au Cameroun est celle d’un rêve qui n’a jamais pu être réalisé.

En effet, afin d’éviter à l’économie des trois régions septentrionales du Cameroun une trop grande dépendance vis-à-vis du coton, le défunt président camerounais, Ahmadou Ahidjo, introduit l’anacarde dans la région du Nord.

C’est ainsi qu’à la faveur d’une campagne de reboisement dans la localité de Sanguéré, localité située non loin de la ville de Garoua, plusieurs hectares d’anacardiers sont plantés dès 1975, pratiquement au même moment que la culture est introduite en Côte d’Ivoire.

Au bout du compte, soulignent des sources alors proches du dossier, il est question, parallèlement aux 10 000 hectares de plantations projetés, de monter une usine de production de jus d’anacarde et de commercialiser la noix de cajou. Mais, près de 50 ans plus tard, seulement 650 hectares d’anacardiers ont effectivement été plantés et sont à l’abandon.

Et aucune unité de transformation n’est sortie de terre. Dans le même temps, la Côte d’Ivoire, elle, est devenue le premier producteur mondial de « l’or gris », avec en moyenne 750 000 tonnes de noix de cajou vendues chaque année dans le monde.

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