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Agence Ecofin
11 mai 2021 Dernière mise à jour le Mardi 11 Mai 2021 à 18:25

En Afrique, le marché de la bière affiche l’un des plus importants potentiels de développement au monde. Si certains pays sont le théâtre d’une intense compétition, d’autres en revanche sont clairement la chasse gardée de grandes compagnies.

Au Mozambique, AB InBev règne sans partage sur le marché de la bière. Dans le pays lusophone, la consommation annuelle du breuvage tourne autour de 11 litres par habitant, soit plus que la moyenne africaine (9 litres).

Par ailleurs, il représente le 10e plus important marché de la bière d’Afrique subsaharienne, en matière de volume. Et si en 2017, Heineken annonçait son entrée sur ce marché avec l’intention de bousculer le premier géant mondial, les marges de manœuvre du néerlandais sont réduites.

Coup pour coup

L’ouverture par AB InBev d’une nouvelle brasserie au début du mois d’avril illustre parfaitement la volonté du groupe de ne laisser aucune marge à ses rivaux.

Le groupe belgo-brésilien a en effet lancé à Marracuene, à 30 Km au nord de Maputo, une unité d’une capacité de 2,4 millions d’hectolitres pour un coût de 180 millions $.

Si le principal argument mis en avant est celui d’étancher la soif des consommateurs sur ce marché à haut potentiel, il s’agissait surtout en coulisses de marquer son territoire.

En effet, avec cet investissement qui représente le plus important jamais déployé par un acteur privé dans l’histoire du secteur brassicole mozambicain, l’entreprise éclipse Heineken qui croyait avoir fait le plus dur, il y a deux ans.

Le néerlandais avait inauguré en grande pompe sa première brasserie en mars 2019 d’une capacité de production de 800 000 hectolitres et dont les travaux de construction ont nécessité une enveloppe de 100 millions $.

Comparativement à la nouvelle usine d’AB InBev, l’unité d’Heineken apparaît désormais comme une naine. Et le fossé devrait encore se creuser, d’autant plus qu’AB InBev entend porter à terme la capacité installée à 6,7 millions d’hectolitres.

Selon les observateurs, tout reste donc à refaire pour le néerlandais, dont la présence demeure encore récente, contrairement à AB InBev.

Elle n’est présente sur le marché mozambicain de la bière que depuis la fin 2016 où elle se contentait essentiellement de vendre ses bières importées depuis les Pays-Bas, avant l’installation de son unité.

Pendant ce temps, la filiale d’AB InBev, Cervejas de Moçambique (CDM), dominait déjà plus de 95 % du marché avec des marques phares comme Laurentina, Impala et 2M.

Actuellement, la compagnie possède trois autres usines localisées à Maputo, Beira et Nampula, de quoi faire largement la course en tête et reléguer Heineken au second rang.

Il faut dire qu’il ne s’agit pas de la première fois que Heineken essaie de se frotter à un géant. Déjà en Ethiopie et en Côte d’Ivoire, l’entreprise a fort à faire avec Castel, deuxième producteur de bière en Afrique.

Dans le premier pays, il représente le leader du marché et se contente d’une place de dauphin en Côte d’Ivoire.

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