Avec une contraction de 1,5% de son économie en 2020, la Guinée Bissau a elle aussi subi les contrecoups économiques de la pandémie de covid-19. Cette année, le gouvernement espère mettre fin aux déséquilibres macroéconomiques engendrés par la crise, grâce à l’assistance technique du FMI.
Les services du Fonds monétaire international (FMI) et les autorités de la Guinée Bissau sont parvenus à un accord préliminaire pour la mise en place d’un programme de réformes.
C’est ce qu’a annoncé l’institution dans un communiqué publié sur son site le mercredi 12 mai 2021. Selon le communiqué, l’accord porte sur un programme de référence qui devrait s’étaler sur neuf mois.
Ce programme vise à « réduire progressivement les importants déséquilibres macroéconomiques qui ont été intensifiés par l’impact de la pandémie de covid-19, renforcer la gouvernance et les filets de sécurité sociale, et progresser vers une croissance plus inclusive ».
L’accord intervient dans un contexte marqué par une augmentation des défis socio-économiques de la Guinée Bissau, depuis l’arrivée de la pandémie.
Celle-ci a entraîné une contraction de 1,5% de l’économie nationale, creusant le déficit budgétaire de l’Etat, et devrait continuer à peser sur l’économie cette année, malgré une croissance attendue à 3,5%.
Afin de faciliter une meilleure relance économique tout en accordant une plus grande marge de manœuvre à l’Etat, les autorités bissau-guinéennes souhaitent alléger le fardeau de la dette publique notamment grâce à l’initiative de suspension du service de la dette (DSSI), mise en place par les pays du G20.
Malgré les difficultés d’accès aux ressources, le gouvernement envisage également de renforcer les filets de protection sociale, et espère que le programme du FMI les aidera à rétablir l’équilibre macroéconomique nécessaire pour y arriver.
« Le programme comprend des mesures de mobilisation des recettes et de maîtrise des dépenses – y compris la masse salariale (qui devrait représenter environ 65 % des recettes fiscales en 2021) – afin de dégager une marge de manœuvre budgétaire pour les dépenses prioritaires tout en assurant la viabilité de la dette », a rappelé Jose Gijon, chef de mission du FMI dans le pays.
Il ajoute que le programme « aidera les autorités à améliorer le cadre budgétaire, grâce à l’élaboration d’une stratégie réaliste de gestion des finances publiques visant à renforcer la gouvernance budgétaire, la transparence et la responsabilité, notamment grâce à des mesures de contrôle des dépenses, des cadres fiscaux et douaniers. Il soutiendra également la lutte contre la corruption et l’atténuation des risques des entreprises publiques ».
Notons que pour l’instant, l’accord doit être validé par le conseil d’administration du FMI, avant d’être implémenté. Généralement, en cas de succès, il peut être suivi d’un programme de réformes économiques adossé à un financement du Fonds.
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