En pleine relance de son économie affectée par la covid-19, le Kenya essaye de restructurer sa dette extérieure tout en empruntant auprès des institutions multilatérales. Selon le FMI, la dette publique devrait augmenter à 73,1% du PIB en 2023 alors que la dette extérieure devrait baisser à 37,2%.
La part de la dette extérieure du Kenya comparée au PIB devrait décroître au cours des prochaines années. C’est ce qui ressort du nouveau rapport publié par le Fonds monétaire international (FMI) sur les décisions de son conseil d’administration concernant la première revue du nouveau programme de financement accordé au pays.
Selon l’institution, la dette extérieure kényane qui avait grimpé à 35,6% du PIB en 2020 devrait culminer à 38,5% du PIB, d’ici la fin de cette année, avant d’entamer une courbe progressivement descendante. Ainsi, elle est projetée à 38,4% du PIB en 2022, puis à 37,2% en 2023.
Cette prévision à la baisse s’inscrit dans la logique des autorités kényanes de réduire la part des investisseurs étrangers dans la dette publique de l’Etat. Pour ce faire, elles avaient annoncé un plan visant à augmenter la part des prêts concessionnels, tout en réduisant les émissions d’obligations qui ont grandement contribué à faire grimper la dette du pays, ces dernières années.
« Le gouvernement s’oriente vers une reconfiguration de son portefeuille de dettes extérieures ; ce qui aura évidemment des conséquences sur le financement de ces dettes », avait indiqué en février, Patrick Njoroge, gouverneur de la Banque centrale du pays. Cependant, cette baisse attendue de la part des emprunts extérieurs dans le PIB devrait contraster avec une hausse de la dette publique en général.
Estimée à 65,8% du PIB en 2020, le FMI prévoit qu’elle devrait grimper à 70,6%, d’ici la fin de l’année en cours, avant de s’accélérer à 73% puis à 73,1% du PIB, respectivement en 2022 et 2023. Il faut souligner que ces statistiques interviennent dans un contexte économique difficile, marqué par la pandémie de covid-19 qui a obligé le Kenya à emprunter de nouveaux fonds pour relancer son économie tout en essayant de négocier avec ses créanciers pour une restructuration de sa dette extérieure.
Ainsi, en janvier 2021, le pays dirigé par Uhuru Kenyatta a réussi à obtenir des moratoires sur le remboursement de près de 600 millions $ de dettes dues à plusieurs de ses créanciers extérieurs. Afin de conduire les réformes nécessaires à la relance de la croissance et à la stabilisation de l’économie, le pays bénéficie depuis le mois d’avril d’un accord de mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de facilité élargie de crédit (FEC), adossés à un financement de 2,34 milliards $ de la part du FMI.
A cet effet, environ 407 millions $ devraient être immédiatement décaissés par le Fonds, suite au feu vert donné le mercredi 23 juin par son conseil d’administration. Notons également que pour 2021, 2022 et 2023, le FMI s’attend respectivement à une croissance économique de 6,3%, 6,4% et 6,1%.
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