L’Afrique du Sud estime qu’elle dépendra pendant de nombreuses années encore de l’exploitation du charbon. Pour minimise l’impact du combustible sur l’environnement, le pays veut adopter les technologies de captage du carbone.
Le 23 août, le gouvernement sud-africain a démarré la cartographie géologique du premier site de captage et de stockage de carbone (CSC) du pays, dans la ville de Léandra, dans le nord-est. La zone est un point chaud en matière d’émissions de carbone en raison de ses nombreuses centrales électriques au charbon.
Elle abrite aussi Secunda, la plus grande usine au monde de conversion de charbon en carburant liquide. D’après un haut responsable du Council for Geoscience (CGS), de grandes quantités de CO2 y seront injectées à partir de 2023. Pour rappel, le CSC consiste à récupérer, comprimer, transporter le carbone issu des processus de production industrielle, puis à l’injecter dans le sous-sol.
C’est l’une des solutions privilégiées pour éliminer efficacement le carbone. Un important réseau de pipelines reliera les sources d’émissions au site d’injection qui est protégé par une couverture rocheuse imperméable, assurent les autorités. L’Afrique du Sud devrait bénéficier d’un appui de 23 millions de dollars de la Banque mondiale pour le développement du projet en juin 2023.
Toutefois, plusieurs organisations de protection de l’environnement s’opposent au projet estimant qu’il risque de devenir un prétexte à la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles dans le pays. Elles ajoutent qu’il pourrait conduire à négliger les systèmes naturels de capture du carbone, en particulier les forêts, qui entretiennent également la biodiversité et les précipitations.
Pour les autorités, le CSC est essentiel pour atteindre l’objectif d’une économie mondiale sans émission de carbone d’ici 2050. Le gouvernement a défendu à plusieurs reprises son droit d’exploiter les abondants gisements de charbon du pays, alors que le pays augmente son recours aux énergies renouvelables.
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