Ce retour à la normale intervient alors que la pression s’est accentuée sur le budget de l’Etat, ces derniers mois, sur fond de crises sanitaire et politico-sécuritaire. L’annonce de la Banque mondiale s’apparente à une bouffée d’oxygène pour Bamako.
La Banque mondiale a repris ses activités au Mali, trois mois après la suspension de la coopération avec le pays, à la suite de la reprise du pouvoir par la junte militaire, menée par le colonel Assimi Goïta. L’annonce a été faite par la directrice des opérations de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Clara Ana de Sousa.
« J’ai le plaisir de vous informer que dans le cadre de la mise à jour de la politique opérationnelle OP 7.3 de la Banque mondiale et au terme de la mission d’évaluation de cette politique au Mali, qui s’est déroulée du 29 juin 2021 au 18 août 2021, la Direction de la Banque mondiale a approuvé, le 6 septembre, la reprise de notre coopération avec le Mali », a notifié la responsable, dans une correspondance adressée au ministre malien de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou.
Ainsi reprennent les traitements des demandes de retraits de fonds et la reprise des activités opérationnelles au Mali. Ces derniers ont été suspendus le 4 juin dernier, à la suite du putsch perpétré contre le président de la transition Bah N’Daw, le 24 mai.
Dans le sillage des réactions de la communauté internationale contre ce deuxième coup de force en 9 mois, l’institution de Bretton Woods a dans un communiqué indiqué avoir « temporairement mis en pause les décaissements de ses opérations au Mali pendant qu’elle suit et évalue de près la situation ».
Les modalités de cette reprise de la coopération avec le pays, qui fait face à une crise sécuritaire aiguë depuis près d’une décennie, feront l’objet d’une discussion au cours du mois à venir entre les unités de gestion des projets de la Banque mondiale et les services du ministère des Finances, notamment le service de la dette, apprend-on.
Cette reprise de la coopération vient soulager la junte militaire au pouvoir qui, depuis le coup d’Etat du 24 mai, tente de donner des gages de sa bonne foi à œuvrer pour le retour d’un gouvernement civil au pouvoir, à l’issue d’élections initialement prévues pour février 2022.
En rappel, la Banque mondiale au Mali, c’est un portefeuille d’environ 30 projets pour un montant global de 1,8 milliard $ soit environ 910 milliards de francs CFA, ce qui fait de l’institution de Bretton Woods le premier partenaire de l’Etat malien.
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