A l'instar du reste du monde, le Kenya qui a subi les effets néfastes de la covid-19 a décidé d'alléger les mesures restrictives. Un couvre-feu avait été instauré depuis le début de la pandémie, en mars 2020.
Le Kenya n’est plus sous couvre-feu depuis le 20 octobre, et les Kényans profiteront d’un fonds de relance économique post-covid, dès le 1er novembre. L’annonce a été faite par le chef de l’Etat, Uhuru Kenyatta, à l’occasion de la célébration de la fête nationale en l’honneur des héros de l’indépendance du Kenya, le Mashujaa Day.
Le président Kenyatta justifie cette décision par la baisse du taux d’infection de la covid-19 qui est maintenant de moins de 5%. Ce résultat émane d’un rapport du Comité national d’intervention d’urgence sur le covid-19 et du Conseil national de sécurité. Le fonds de relance économique post-covid servira à booster 9 secteurs d’activités considérés comme importants.
L’agriculture, la santé, l’éducation, la réponse à la sécheresse, la politique, les infrastructures, l’inclusion financière, l’énergie et la conservation de l’environnement bénéficieront à cet effet, de 14 interventions stratégiques. Plus concrètement, le gouvernement va débourser 26,3 milliards de shillings kényans (KES), soit 236,6 millions de dollars, dans ce projet de relance économique.
« Il est maintenant temps de passer de la survie à la coexistence avec la maladie [covid-19, Ndlr]. Mon administration va déployer le troisième programme destiné à accélérer le rythme de notre croissance économique et à pérenniser les gains déjà réalisés », a affirmé Uhuru Kenyatta.
Un milliard KES serviront à subventionner les engrais pour les cultivateurs de thé. 1,5 milliard KES seront injectés dans le secteur du sucre, 1milliard KES serviront à terminer les réformes en cours dans « le sous-secteur du café » et 1,5 milliard KES pour aider les « communautés touchées par la sécheresse actuelle dans les comtés arides et semi-arides ».
Le président a également annoncé une allocation de 8 milliards KES pour le secteur de l’éducation destinée à étendre « l’infrastructure du curriculum basé sur les compétences (CBC), afin d’ancrer la politique du gouvernement sur la transition à 100% de l’enseignement primaire à l’enseignement secondaire ».
Dans le domaine de la santé, c’est 3,2 milliards KES qui seront utilisés pour la construction de « 50 nouveaux hôpitaux de niveau 3 dans les zones non couvertes et les zones densément peuplées du pays ». Enfin, le gouvernement déboursera 10 milliards KES pour lutter contre le chômage des jeunes via un programme visant à insérer plus de 200 000 jeunes dans la vie active.
Des mesures seront également prises en vue de « garantir une réduction des prix des aliments pour animaux », « élaborer un cadre pour la stabilisation des prix du pétrole » et « assurer la mise en œuvre complète du rapport du groupe de travail présidentiel sur la révision des accords d’achat d’électricité, qui établit une voie pour la réduction des prix de l’électricité de 30 %, d’ici le 24 décembre ».
Selon les statistiques de la Banque africaine de développement (BAD), la croissance du PIB du Kenya a chuté de 4% en 2020 par rapport à l’année précédente où elle était à 5,4%. Cette baisse du produit intérieur brut est due à la pandémie de covid-19. Toutefois, l’institution bancaire panafricaine prévoit un accroissement de l’économie de l’ordre de 5% en 2021 et de 5,9% en 2022.
Réagissez à cet article