Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria peine à vacciner sa population contre la covid-19, et n’a réussi à administrer que 46% des vaccins qu’il a déjà reçus. Grâce à l’achat de nouveaux sérums et à l’implémentation d’une obligation vaccinale pour les fonctionnaires, l’Etat veut inverser cette tendance.
Le Nigeria compte vacciner 55 millions de personnes contre le coronavirus, d’ici la fin du mois de janvier 2022. L’annonce a été faite par Boss Mustapha (photo), président de la Task force présidentielle (PSC) sur le coronavirus, cité par la presse locale. Cet objectif ambitieux représente 50% des 111 millions de personnes que souhaite vacciner l’Etat ouest-africain pour atteindre l’immunité de groupe contre la maladie.
D’après les autorités, cette accélération de la campagne vaccinale devrait se faire grâce à l’acquisition en cours de plusieurs doses de vaccins pour renforcer les capacités existantes. « Le PSC souhaite assurer aux Nigérians que le NPHCDA [Agence nationale de développement des soins de santé primaires, Ndlr] a suffisamment de vaccins en réserve pour vacciner environ 50% de la population cible, d’ici la fin du mois de janvier 2022 », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter : « des efforts sont également en cours pour intégrer la dose de rappel afin de créer un niveau sain d’anticorps ». D’après les centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), le Nigeria n’a réussi à se procurer que 19 millions de doses de vaccins contre la covid-19, soit de quoi couvrir seulement 4,63% de sa population totale.
Si 2,8% de la population a déjà reçu au moins une dose du vaccin, seulement 1,53% a été entièrement vaccinée. Bien que la pénurie de vaccins soit un obstacle majeur pour le déroulement de la campagne vaccinale du pays dirigé par Muhammadu Buhari, il faut dire que le scepticisme de la population quant à l’efficacité des vaccins et la peur des effets secondaires entrent également en ligne de compte.
A ce jour, 46% des vaccins déjà reçus ont été administrés. Une situation qui fait craindre à certains observateurs que les nouveaux vaccins attendus ne restent eux aussi dans les cartons. Pour l’heure, le Nigeria a besoin de vacciner sa population pour retrouver une certaine normalité et créer un environnement propice à la relance de son économie, dont le PIB était entré en récession l’année dernière à -1,8%, selon le Fonds monétaire international (FMI)
. Pour renforcer sa capacité vaccinale, le Nigeria a également entrepris de se doter d’une véritable industrie vaccinale en développant des moyens locaux de lutte contre des pandémies de cette ampleur. Le pays fait d’ailleurs partie de la liste, dressée par l’Organisation mondiale du commerce, des Etats africains susceptibles de devenir des hubs continentaux de production de vaccins au cours des prochaines années.
Notons que la nouvelle campagne de vaccination accélérée est prévue pour démarrer le 20 novembre prochain. Elle devrait être appuyée par la mise en place d’une obligation vaccinale pour les fonctionnaires du pays, à partir de décembre prochain.
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