Depuis 2011, la Côte d’Ivoire s’est lancée dans la lutte contre la cybercriminalité. Les préjudices financiers qui étaient alors d’environ 24 millions $ en 2010 ont baissé à 9,4 millions $ en 2018. Mais avec la numérisation accélérée du monde, les risques augmentent.
Les solutions de sécurité digitales peuvent aider la Côte d’Ivoire à économiser 2,5 milliards FCFA (près de 4,2 millions $) chaque année. C’est le montant qu’ont fait perdre les cybercriminels au pays en 2021, selon le colonel Ouattara Moussa (photo), directeur de l’informatique et des traces technologiques (DITT) au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité.
D’après les données de cybersécurité publiées, lundi 31 janvier, par la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC), division anti-cybercriminalité de la DITT, plus de 5 000 plaintes ont été enregistrées en 2021 contre 2 408 en 2017, soit une progression de 51,84 % au cours des quatre dernières années, rapporte la plateforme d’information We Are Tech.
Selon la PLCC, les principales infractions digitales enregistrées au cours de l’année dernière sont les menaces de publications d’images à caractère sexuel et de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat, WhatsApp) ; les fraudes sur les transactions électroniques ; l’utilisation frauduleuse d’éléments d’identification de personne physique ; l’atteinte à l’image et à l’honneur ; l’escroquerie en ligne. La PLCC revendique un taux de résolution des cybercrimes de 50 %.
Les données dévoilées par la PLCC mettent en lumière les dangers qui se multiplient dans le monde numérique dont l’expansion s’est accélérée avec la Covid-19. Conscient de cela, le gouvernement a entrepris plusieurs actions pour sécuriser davantage le cyberespace national. En 2020, il a adopté une nouvelle stratégie de cybersécurité qui s’étend jusqu’en 2025. Il a également prévu d’investir 30,8 millions $ pour la création d’un Conseil national de la cybersécurité et d’une Autorité nationale de la cybersécurité.
Dans l’attente que ces investissements se concrétisent, le Centre national de veille et de réponse aux incidents de sécurité informatique de Côte d’Ivoire recommande aux particuliers de redoubler de vigilance face aux messages d’inconnus, sauvegarder régulièrement ses données, équiper son terminal d’un antivirus, activer un antispam sur sa messagerie électronique, effectuer régulièrement les mises à jour de son système d’exploitation, éviter d’installer des logiciels de sources inconnues.
Pour les entreprises, la société mondiale de conseil en informatique, Accenture, recommande, entre autres, de réduire les transferts de données, d’activer le chiffrement complet du disque sur tous les dispositifs, de recourir à des opérateurs de cybersécurité, d’adopter le cloud.
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