Une bourse des obligations vertes au Ghana permettra aux entreprises et aux gouvernements de se partager les risques dans le financement d’une économie plus respectueuse des exigences de développement durable.
Une bourse des valeurs dédiée aux obligations vertes a été annoncée le 22 février, au Ghana, selon des informations rapportées par Bloomberg qui cite des personnes proches de ce projet. « Le Green Exchange vise à permettre aux entreprises d’émettre des milliards $ d’obligations vertes, et aux investisseurs de négocier ces titres sur un marché secondaire », a déclaré Orla Enright, directrice générale de cette institution.
La structure vient s’ajouter à une liste d’opportunités permettant aux gouvernements et entreprises d’Afrique de lever des ressources financières destinées à des investissements respectueux des objectifs de développement durable ou d’engagements en faveur de la lutte contre les changements climatiques.
L’initiative se présente comme le projet le plus abouti d’un programme mené en Afrique par la Société financière internationale (SFI), la branche de la Banque mondiale en charge du secteur privé dans les pays en développement. Au Nigeria et en Afrique du Sud où l’institution a aussi travaillé dans le sens de créer un marché financier des obligations vertes, le processus a conduit à la mise en place d’un compartiment dédié, au sein des bourses déjà existantes.
En mai 2021, la SFI et le régulateur ghanéen des marchés financiers (SEC) ont signé un protocole d’accord portant sur l’assistance en matière de régulation de ce type d’activités. « Trouver de nouvelles voies pour le financement vert est une priorité essentielle pour la SFI. Notre partenariat avec la SEC pour concevoir le cadre des obligations vertes au Ghana aidera ce pays à atteindre ses objectifs climatiques, grâce à des projets qui créent des emplois et stimulent la croissance économique », a déclaré Ronke Ogunsulire, directeur national de la SFI pour le Ghana.
L’Afrique se présente comme le continent ayant le plus de potentiel en termes d’énergies renouvelables, et est aussi celui qui a le plus besoin d’investissements durables. Pourtant, les entreprises et les Etats qui s’y trouvent ont du mal à mobiliser des ressources sur un potentiel des émissions d’obligations vertes qui, en 2021, est estimé à 1000 milliards $, selon des sources concordantes.
Une perception élevée du risque vient s’ajouter aux incertitudes que présentent les projets verts, en termes de rentabilité et même de maturation. De nombreuses analyses ont estimé que les besoins de l’Afrique en financements verts atteindraient les 50 milliards $ par an. Mais ces estimations pourraient être sous-évaluées, si on prend en compte la durabilité sur l’ensemble des projets de développement concernant le continent.
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