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Nathalie BUREAU du COLOMBIER
21 mars 2022 Dernière mise à jour le Lundi 21 Mars 2022 à 11:22

Le 17 mars 2022, au Palais du Pharo à Marseille, en France, s’est tenu le tout premier Forum Europe-Afrique. Initiative de la métropole Aix-Marseille Provence, cette journée a rassemblé élus, entrepreneurs et acteurs de la société civile des deux continents autour d’un programme de conférences axé sur le potentiel de croissance économique de l’Afrique et les investissements dans les infrastructures et l’énergie.

Si l’Europe s’est laissée distancer ces dernières années sur le continent africain au bénéfice de la Chine, elle entend revenir sur le devant de la scène en misant sur la refondation des relations. C’est dans ce contexte de « new deal » qu’Aix-Marseille-Provence a tenu le premier forum Europe-Afrique, le 17 mars dernier à Marseille. Un programme volontairement dense illustrant la volonté de la métropole de se positionner comme une interface entre les deux continents. 

D’éminentes personnalités ont débattu en présentiel et visio toute la journée sur des thématiques très diverses : sport, santé, culture, économie, inclusion, éducation, ville durable… « Il est temps que l’Europe prenne conscience que son avenir est en Afrique », lance Abdellatif Maazouz, président de la région de Casablanca.  

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De g. à dte : Khaled Igue, économiste et président du Club Afrique 2030, Fabrice Dumonteil, président fondateur d’Eiffel Investment Group, Borina Andrieu, directrice générale de Wilmotte &Associés, Marc Dufour drecteur du MIN des Arnavaux et Abdellatif Maazouz, président de la région de Casablanca. ©NBC 

« Plus d’un milliard de projets identifiés dont 40% en Afrique de l’Ouest »

« La population va doubler ces dix prochaines années et il faudra imaginer de nouveaux modes de financement. Les entreprises doivent se tropicaliser et investir sur du long terme. Nous évaluons à 1 700 milliards de dollars le manque d’infrastructures sur le continent africain. Des besoins en matière de santé, transport, énergie et nouvelles technologies », énumère Khaled Igue, économiste et président du Club Afrique 2030.  

En matière d’infrastructures, la stratégie Marocaine montre l’exemple avec le projet visionnaire de Tanger Med, dès 2003, de créer de la valeur au confluent des grandes routes maritimes. « Les investissements dans les infrastructures vont concentrer 70% des sommes engagées dans le plan stratégique 2022-2027 avec d’importants besoins en matière de mobilité urbaine », a annoncé Abdellatif Maazouz tout en rappelant la nécessité de resserrer les liens économiques entre les pays d’Afrique qui stagnent à 13% quand les échanges entre pays d’Amérique Latine représentent 75% des flux.  

Création d’un fonds dédié à l’Afrique

Instabilité politique, incertitude quant à la pérennité du foncier ne sont pourtant pas de nature à rassurer les investisseurs. « Comment faire sortir les projets de terre ? Dans le domaine des énergies renouvelables nous avons trouvé des financements de long terme. Au Mali, nous avons financé une centrale photovoltaïque qui alimente en électricité 35 000 foyers. 50% de la population n’a pas accès à l’électricité, c’est un enjeu crucial. 

Actuellement, plus d’un milliard de projets d’investissement sont identifiés dont 40% en Afrique de l’Ouest dans le solaire, l’hydroélectricité, l’éolien », souligne Fabrice Dumonteil, président fondateur d’Eiffel Investment Group. Spécialiste du financement de la transition énergétique, le fonds basé à Paris, déploie une stratégie panafricaine visant investir dans la production d’énergie renouvelable. 

« Dans les prochaines semaines, nous allons créer un fond dédié d’une taille cible de 200 M USD pour un marché estimé à plus de 600 M de dollars par an », détaille Fabrice Dumonteil. Pour l’agence d’architecture française Wilmotte & Associés, l’Afrique constitue un formidable terrain de jeu avec des projets en cours au Maroc, à Madagascar, au Sénégal. 

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La Maison de l’ONU en Afrique ouvrira ses portes en juin 2022. © Wilmotte &Associés

À Diamniadio, une nouvelle ville autour du siège de l’ONU

Borina Andrieu, directrice générale de Wilmotte &Associés, a détaillé le programme de construction de la Maison des Nations Unies dans le cadre d’un partenariat public-privé. « L’investissement de 100 M€ portant sur la construction de 60 000 m2 de bâtiments en trois ans qui va réunir les 34 agences de l’union disséminées dans Dakar. Ce nouveau siège se situe à Diamniadio, à 1h30 de Dakar. Inauguré en juin 2022, il abritera 3 000 personnes.  

« Autour de l’imposant bâtiment en forme de roue à aube, se développe un programme immobilier comprenant des logements, des hôtels, des écoles, des commerces et des loisirs », a détaillé Borina Andrieu. Le partenariat public-privé, modèle phare au Maroc, a été retenu dans le cadre de l’aménagement du Grand Casablanca pour la réalisation d’une ligne de tramway et dans le cadre d’un projet de production d’hydrogène vert adossé à une usine de fabrication de bus à hydrogène au sud du pays.

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