Ecomnews Afrique a pu se rendre en Mauritanie. Découvrez en vidéo ce qui fait l’économie de ce pays, l’un des moins densément peuplés d’Afrique.
Pays essentiellement désertique, la Mauritanie dispose de grandes étendues pastorales et de seulement 0,5 % de terres arables. Avec environ 4,6 millions d’habitants (2020) et une densité de 4 personnes au kilomètre carré, c’est l’un des pays les moins densément peuplés d’Afrique. En outre, plus de la moitié des Mauritaniens (53 %) vivent en zones urbaines (2017).
Situation politique
La Mauritanie se trouve dans la deuxième année de son cycle électoral, qui devrait prendre fin mi-2024. Nommé en août 2020, le Premier ministre Mohamed Ould Bilal pilote la mise en œuvre du programme prioritaire élargi du président Mohamed Ould Ghazouani. Ce programme, qui intègre le plan de riposte à la pandémie de COVID-19, met l’accent sur une reprise résiliente.
Situation économique
La pandémie de COVID-19 a durement éprouvé l’économie mauritanienne, en repli de 1,5 % en 2020. Si les industries extractives ont bien résisté au choc, ce n’est pas le cas des autres secteurs. L’inflation s’est maintenue à 2,4 % en 2020, ce qui reflète l’important écart de production subi par l’économie mauritanienne et des prix alimentaires contenus.
Malgré l’effondrement des recettes fiscales, le gouvernement a maintenu un excédent budgétaire (hors dons) de 0,2 % du PIB en 2020. Le déficit de la balance courante reste pratiquement inchangé, à 11 % du PIB, le recul des exportations de produits de la pêche ayant été compensé par la bonne tenue de la production minière et l’amélioration des termes de l’échange. Le financement extérieur a été assuré par une augmentation des apports des donateurs, une hausse des investissements directs étrangers liée à l’exploration gazière offshore et les économies réalisées grâce à la suspension du service de la dette au titre de l’initiative du G20.
Perspectives à moyen terme
Dans l’ensemble, les perspectives à moyen terme sont favorables, la croissance devant progressivement renouer avec un taux moyen de 4,1 % sur la période 2021-23. Mais, face à la forte pression démographique, le PIB réel par habitant ne devrait pas retrouver son niveau de 2019 avant 2024. Malgré quelques tensions budgétaires en 2021, dues à l’augmentation des dépenses sociales et d’investissement par les autorités pour soutenir une reprise résiliente, la situation budgétaire de la Mauritanie devrait rester solide sur la période de prévision. La dette publique est soutenable, mais le risque de surendettement est toujours élevé. Plusieurs menaces, y compris la persistance de la circulation du coronavirus, les aléas climatiques, le retard pris par les réformes structurelles et l’insécurité régionale, pourraient contredire ces prévisions.
Situation sociale
Les effets négatifs de la pandémie de COVID-19 sur l’économie ont rejailli sur le marché du travail ainsi que sur les conditions de vie et le bien-être des habitants.
Des estimations internationales semblent pointer une aggravation de la pauvreté, corroborée par les perceptions pessimistes des ménages sur leur bien-être. Selon ces données, la pandémie de COVID-19 pourrait entraîner une hausse de la pauvreté de 5,4 à 6,3 % entre 2019 et 2020, puis de 6,4 % cette année.
Selon l’indice de capital humain de la Mauritanie, un enfant qui vient au monde aujourd’hui n’atteindra que 38 % de sa productivité à l’âge adulte. Le nombre d’années de scolarité corrigées en fonction des acquis est de 4,2 ans par enfant en moyenne, tandis que 23 % des enfants souffrent d’un retard de croissance dans un contexte de dépenses publiques de santé et d’éducation relativement faibles.
À 7,5 % du PIB, les dépenses d’assistance sociale sont élevées pour la région et la protection sociale concerne 47 % du quintile le plus pauvre, soit l’une des meilleures couvertures régionales
Source : Banque Mondiale
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