Pour son premier déplacement en Afrique, le chancelier allemand fera des escales au Sénégal et au Niger, deux pays qui jouent un rôle important dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest sur les plans politique, sécuritaire et migratoire. En Afrique du Sud, la coopération dans le domaine de l’énergie sera le point d’orgue de la visite.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a entamé, le 22 mai, une tournée de trois jours en Afrique, qui le conduira au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud.
Cette tournée est placée sous le signe de la continuité. Olaf Scholz reprend en effet son bâton de pèlerin là où Frank-Walter Steinmeier s’était arrêté. En février, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a été contraint d’écourter sa visite au Sénégal, quand des bruits de bottes avaient commencé à résonner en Ukraine.
Olaf Scholz a fait sa première escale à Dakar, où il a été accueilli par le président Macky Sall, à l’aéroport militaire Léopold Senghor. Il a ensuite échangé avec des acteurs économiques opérant dans le secteur des énergies. Alors que la quatrième puissance économique mondiale s’efforce de réduire sa forte dépendance au gaz russe, le Sénégal s’apprête à devenir un nouvel eldorado gazier en Afrique après la découverte de plusieurs milliards de mètres cubes de réserves offshore.
Le chef de l’exécutif allemand a également assisté à l’inauguration de la centrale solaire photovoltaïque de Diass (67 km de Dakar), fruit de la coopération sénégalo-allemande.
Par ailleurs, le Sénégal, qui assure actuellement la présidence tournante de l’Union africaine (UA), a été invité à participer au sommet des chefs d’Etat du G7 que l’Allemagne accueillera en juin prochain.
Coopération militaire
Après le pays de la Teranga, Olaf Scholz s’est rendu dimanche soir au Niger, pays de transit pour les migrants subsahariens qui tentent de rallier l’Europe à partir des côtes libyennes ou tunisiennes. Le Niger est aussi un pays stratégique dans la région du Sahel d’un point de vue militaire. D’autant plus qu’il accueille actuellement les troupes occidentales qui ne sont plus les bienvenues au Mali depuis le coup d’Etat militaire mené par le colonel Assimi Goita.
Le chancelier devrait rencontrer des soldats allemands qui forment les forces spéciales du Niger dans le cadre de l’opération Gazelle depuis 2018. Cette opération a été récemment qualifiée de « projet modèle de coopération internationale en matière de sécurité » par la ministre allemande de la Défense. Ces éloges ont alimenté les spéculations selon lesquelles le Niger pourrait servir de base permanente à la mission de formation de l’Union européenne au Sahel.
Après la visite des troupes allemandes, Olaf Scholz doit être reçu ce lundi à Niamey par le président nigérien Mohamed Bazoum pour discuter du renforcement de la coopération militaire entre les deux pays.
Et last but not least, la tournée africaine du chancelier allemand s’achève ce mardi en Afrique du Sud, pays également invité par Berlin au sommet des chefs d’Etat du G7. Des accords de coopération dans le domaine des énergies propres devraient être conclus entre Pretoria et Berlin, vu que le pays le plus industrialisé du continent africain, qui demeure très dépendant des importations du charbon, mise sur des investissements et un transfert de compétences pour diversifier ses sources d’énergie et s’orienter vers des carburants dé-carbonés.
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