Face à des crises qui se multiplient et se combinent, le Cirad et 40 autres institutions de recherche et de formation de 23 pays ont réaffirmé leur engagement à accompagner les transitions agricoles et alimentaires à mener partout sur la planète, en vue de la préserver.
Pour la première fois, le Cirad a réuni les 27 et 28 juin à Montpellier quarante de ses partenaires en provenance de 23 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.
Objectif de ces rencontres : Revisiter les modalités de partenariat en matière de recherche et de formation dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement, pour mieux anticiper et faire face aux crises sanitaires, alimentaires, énergétiques, sociales, sécuritaires, économiques et environnementales (changement climatique et érosion de la biodiversité).
A l’issue de ces deux jours de rencontre, les participants ont réaffirmé que seule une intensification de la coopération scientifique entre tous les pays est susceptible de créer les conditions requises pour sortir de cette situation de « multi-crise » généralisée.
A travers la « déclaration de Montpellier », ils se sont engagés sur cinq objectifs communs de travail partenarial :
1) Accélérer les transitions agroécologiques, énergétiques, alimentaires pour plus de résilience en mobilisant de nouveaux acteurs et ressources financières au service des populations les plus vulnérables, en particulier en intensifiant le dialogue avec les décideurs politiques ;
2) Renforcer l’accès aux outils numériques dans les domaines de la recherche et de la formation agricole en veillant à leur appropriation et leur inclusivité, ainsi qu’à la fiabilité des données ;
3) Développer des connaissances contextualisées des sociétés et milieux où sont conduits les recherches, en intégrant notamment la société civile (ONG, organisations de producteurs…) mais aussi les décideurs politiques, au sein des réseaux existants comme les dispositifs de recherche et d’enseignement en partenariat ;
4) Maintenir les interactions physiques entre les personnes pour favoriser l’expérimentation collective, la co-construction de solutions ou projets communs (à travers des missions, expatriations, séjours longue durée…)
5) Investir massivement dans le capital humain et la formation, notamment agricole, en appuyant l’enseignement avec des outils numériques et des dispositifs expérimentaux de qualité ancrés dans les priorités de développement local et favorisant la transdisciplinarité.
Invitée aux conclusions de ces rencontres partenariales, Isabelle Touzard, vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, déléguée à la transition écologique et solidaire, biodiversité, énergie, agroécologie et alimentation, a rappelé l’intérêt du partenariat entre collectivités locales et scientifiques « pour agir à tous les niveaux », du local au global, face à une « agriculture fragilisée, une biodiversité menacée, et une précarité alimentaire croissante ». Elle a appelé de ses vœux la poursuite du dialogue avec les organisations de recherche et l’élaboration de « visions prospectives ».
Elisabeth Claverie de Saint Martin, PDG du Cirad, a conclu les rencontres en soulignant « le besoin des scientifiques d’être utiles, pour améliorer la situation des populations par des connaissances permettant de construire d’autres systèmes agricoles et alimentaires ». Elle a félicité le volontarisme de tous les participants pour mobiliser plus largement autour de l’urgence de ces transitions. « Plus que jamais, la recherche doit être engagée dans l’action », ont déclaré les institutions participantes.
Les partenaires ont rencontré le lendemain les représentants de Montpellier Université d’Excellence.
Ces rencontres partenariales seront renouvelées dans une zone géographique différente.
Une déclaration co-construite à travers neuf ateliers
La déclaration de Montpellier a été construite sur la base de neuf ateliers, qui se sont déroulés au cours des rencontres partenariales sur les thématiques suivantes : multiplication des crises et solidarité internationale ; révolution numérique et pratiques de recherche en partenariat ; impact et redevabilité de la recherche : co-construction avec les acteurs concernés ; mobilités géographiques ;
réseaux partenariaux et apprentissages collectifs ; formation et renforcement des capacités ; une seule santé : les leçons à tirer de la crise de la Covid ; sécurité alimentaire et nutritionnelle à l’aune des crises multiples actuelles ; combinaison des crises du climat et de la biodiversité : repenser nos modèles de production agricole.
Liste des pays représentés et leurs institutions :
Afrique du Sud : Agricultural Research Council, University of Pretoria, University of the Western Cape
Argentine : INTA
Bénin : IRC
Brésil : Embrapa, FUNCEME, UnB/INCT-Odisseia, Université Fédérale rurale d’Amazonie
Burkina Faso : INERA, CIRDES
Cameroun : IRAD
Cambodge : Ministère de l’Agriculture et des Forêts, DALRM
Colombie : CIAT, Colombie, Agrosavia
Costa-Rica : CATIE
Côte d’Ivoire : ESA / INP-HB
Indonésie : Ministère du Plan de l’Indonésie
Kenya : ICIPE
La Dominique : Caribbean Plant Health Directors (CPHD) Forum
Laos : Ministère de l’agriculture, RDP
Madagascar : Université d’Antananarivo
Malaisie : University Putra Malaysia
Maroc : ENA Meknès
Mozambique : University of Edouardo Mondlane
Sénégal : ISRA, CORAF, USSEIN
Thaïlande : Kasetsart University, KU Vet Tech
Tunisie : IRESA
Vietnam : VAAS, NIVR (MARD)
Zimbabwe : University of Zimbabwe
Source CIRAD
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