Selon le président de la commission électorale du Kenya, l’ancien vice-président William Ruto a devancé de 233 211 voix son adversaire Raila Odinga, opposant historique, soutenu par le président Uhuru Kenyatta. Cependant, 4 membres de la commission sur 7 ont rejeté le verdict.
L’ancien vice-président du Kenya, William Ruto est le nouveau président du Kenya. C’est du moins ce qu’a annoncé ce lundi 15 août 2022, le président de la commission électorale du Kenya, Wafula Chebukati.
Selon le responsable, William Ruto aurait réuni 50,4% des suffrages exprimés lors de l’élection présidentielle du 9 août dernier. Il devance ainsi son adversaire, l’opposant historique Raila Odinga à qui 48,8% des voix sont accordées.
Si les Kenyans attendaient comme une délivrance les résultats de ce scrutin dont la délibération aura duré six jours, l’annonce de Wafula Chebukati semble sonner le début d’une nouvelle crise politique, plutôt que la fin d’une joute électorale tendue.
En effet, quatre des sept membres de la commission électorale, dont sa vice-présidente, ont publiquement rejeté les résultats proclamés par le président de l’institution, en raison du “caractère opaque du processus”. D’ailleurs une première annonce des résultats ce lundi matin avait été empêchée par des échauffourées qui ont été retransmises en direct à la télévision nationale.
A peine élu, William Ruto est donc déjà au cœur d’un contentieux électoral qui laisse craindre le début d’une crise politique rappelant les années les plus sombres du Kenya. Depuis 2002, toutes les élections présidentielles du Kenya ont en effet été contestées et ont parfois débouché sur des violences meurtrières.
S’il est confirmé à la tête du pays, William Ruto aura réussi, à 55 ans, l’exploit de battre une alliance inédite entre l’opposant historique Raila Odinga et le président sortant Uhuru Kenyatta, qui avait mis ces dernières années son ancien colistier sur la touche. Au-delà de la préservation de la paix et de l’unité nationale, le nouveau président aura à faire face aux défis urgents de la dette, de l’augmentation du coût de la vie et de l’accélération de la politique industrielle du pays.
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