Avec 1,9 milliard $ d’exportations en 2022, l’Angola est le deuxième producteur africain de diamants par la valeur. Le pays qui cherche à réduire sa dépendance au pétrole, peut compter sur une nouvelle mine de diamants pour accroitre les recettes générées par l’exploitation des pierres précieuses.
L’Angola a annoncé le 27 novembre l’inauguration de Luele, sa plus grande mine de diamants. Avec environ 628 millions de carats exploitables sur une durée de vie de 60 ans, cette mine gérée par la compagnie minière Catoca, contrôlée par l’État, renforcera la position du pays comme l’un des plus grands producteurs mondiaux de diamants.
Selon les détails donnés par Ganga Junior, président du Conseil d’administration d’Endiama, autre compagnie angolaise actionnaire du projet, Luele peut livrer jusqu’à 1 million de carats par an, soit plus de la moitié de la production annuelle de l’Angola. 1 500 travailleurs seront mobilisés pour la première phase, et jusqu’à 3 000 emplois directs sont attendus d’ici 2026 sur ce projet.
Fruit d’un investissement total de 635 millions de dollars, la mine entre en service à un moment délicat pour l’industrie. Les prix des diamants naturels ont fortement baissé cette année, en raison de la concurrence des diamants synthétiques et d’une faiblesse de la demande dans un contexte de difficultés économiques aux États-Unis et en Chine.
Pour y faire face, les grands producteurs de diamants, De Beers et Alrosa en tête, ont même décidé de réduire l’offre de diamants depuis quelques semaines, afin de favoriser une remontée des prix. « On ne peut pas retarder l’ouverture d’une mine, mais je pense qu’elle ouvre à un moment terrible pour les diamants », résume Richard Chetwode, un consultant de l’industrie du diamant cité par Reuters.
Quoi qu’il en soit, Luele permettra à l’Angola d’accroitre ses recettes publiques, renforçant la place du secteur minier au sein de l’économie. Développer l’industrie du diamant est en effet une priorité pour le président João Lourenço, afin de réduire la dépendance du pays aux recettes du pétrole. En 2022, les recettes d’exportations de diamants ont atteint 1,98 milliard de dollars selon le Processus de Kimberley, ce qui fait de l’Angola le deuxième producteur africain de diamants en matière de valeur, derrière le Botswana.
La mine de diamants Luele est détenue à 50,5 % par Catoca, entreprise dans laquelle le russe Alrosa possède une participation de 41 %. Endiama contrôle 25 % d’intérêts de Luele, contre 19,5 % pour la société Falcon, 4 % pour Reform et 1 % pour IGEO.
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