À 45 kilomètres de Lomé, dans la localité d'Aného, Adjoa Agbomassi, vend des produits maraîchers. Souffrant de fistule obstétricale, elle a été prise en charge et a pu ainsi se consacrer davantage à son commerce grâce au Projet d'appui à l'inclusion financière des femmes vulnérables (PAIFFV).
« Avant, j’achetais les légumes en petite quantité, mais aujourd’hui, grâce au projet, j’ai un financement qui me permet d’acheter de plus grosses quantités. Je réalise ainsi plus de bénéfices. Désormais je n’ai plus à me déplacer, les clients viennent s’approvisionner sur mon lieu de vente fixe. Je fais de la vente en gros, et mes clients n’ont pas de soucis pour avoir les légumes. Tout cela, je le réalise grâce au crédit que m’a accordé le Projet d’appui à l’inclusion financière des femmes vulnérables », explique Adjoa Agbomassi, devant ses étals de légumes.
« Aujourd’hui, je peux payer les frais de scolarité de mes enfants, je peux faire face aux aléas familiaux et je n’ai aucune difficulté à rembourser mon crédit », précise-t-elle.
Comme Adjoa Agbomassi, des milliers de femmes vulnérables ont bénéficié du projet. Mis en œuvre dans la région Maritime et de la Kara, puis étendu à la région des Savanes en 2022, le projet a octroyé jusqu’à 15 251 crédits à plus de 13 500 femmes – l’objectif initial était d’atteindre 10 000 femmes. Plus de 990 248 dollars américains (environ 600 millions de francs CFA) ont ainsi été distribués sous forme de crédit aux femmes par le projet qui a ainsi favorisé la création de 8 072 micro et très petites entreprises dont les taux de rentabilité moyen se sont établis à 26,5 % (bénéfice après remboursement du prêt) pour 89,8 % des bénéficiaires. Chaque micro et très petite entreprise a aussi permis de créer 1,2 emploi.
Le projet approuvé en 2016 par la Banque africaine de développement fait partie des priorités du gouvernement togolais qui vise à la réinsertion socio-économique des groupes vulnérables, en particulier, les femmes handicapées, celles souffrant de fistule obstétricale, ou victimes de traite et d’exploitation sexuelle, les filles-mères disposant de faibles revenus et les femmes portefaix.
D’un coût total de 2,08 millions de dollars, le projet a bénéficié d’un financement de 531 024 dollars du Fonds africain de développement, le guichet de prêts à taux concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement et de 1,32 million de dollars, provenant de la Facilité d’appui à la transition, un instrument de financement de la Banque destiné aux pays en situation de fragilité et de conflit. La contrepartie du gouvernement du Togo s’élève à 225 685 dollars.
Le principal objectif du projet était de renforcer les efforts d’autonomisation des femmes vulnérables et d’accroître leur participation aux activités économiques, en privilégiant les groupes vulnérables des petites productrices, en raison de leur situation socio-économique précaire. Le projet prenait aussi en compte leur contribution vitale à la production agro-pastorale.
Le projet a été mis en place entre 2016 et 2022 et en parfaite adéquation avec les stratégies de la Banque, notamment deux de ses priorités opérationnelles, les « High 5 », à savoir « Nourrir l’Afrique » et « Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ».
Ce projet conforme à l’objectif du gouvernement togolais de réduire les disparités sociales, a posé les jalons de l’autonomisation et de la réinsertion socio-économique des femmes vulnérables au Togo. Il a contribué également à lutter contre le chômage persistant et le sous-emploi qui touche particulièrement les jeunes et les femmes togolais. Selon le ministère togolais de l’Action sociale, de la Promotion féminine et de l’Alphabétisation, les femmes constituent la majorité des personnes défavorisées et/ou en difficulté, et les plus grandes victimes de catastrophes naturelles et des crises humanitaires.
La Banque africaine de développement joue un rôle clé aux côtés du gouvernement togolais dans la promotion du genre et des services financiers inclusifs à travers différents projets tels que le Projet de renforcement des capacités du ministère de la Promotion de la femme, la reconstruction des marchés de Lomé et de Kara, le Projet de transformation agricole et le Projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs.
Source : African Development Bank Group (AfDB)
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