L’institution financière multilatérale souligne que la stabilité du taux de change de la monnaie zimbabwéenne, soutenue par 2,5 tonnes d’or et 100 millions de dollars de réserves en devises étrangères, devrait permettre de limiter l’inflation cumulée pour le reste de l’année en cours à environ 7%.
Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé, dans communiqué publié le jeudi 27 juin 2024, que l’introduction d’une nouvelle monnaie adossée à l’or par les autorités zimbabwéennes en avril dernier a permis de mettre fin à l’instabilité qui avait affecté l’économie du pays au premier trimestre 2024.
« Le taux de change officiel du Zimbabwe Gold (ZiG) est resté stable jusqu’à présent, mettant fin à l’épisode d’instabilité macroéconomique enregistré au cours des trois premiers mois de l’année, lorsque le dollar zimbabwéen s’est déprécié d’environ 260% face au dollar américain », a souligné le Fonds dans le communiqué publié à l’issue d’une mission de consultations au titre de l’article IV des statuts de l’institution.
« En supposant que la stabilisation macroéconomique soit durable, l’inflation cumulée pour le reste de l’année devrait se situer à environ 7% », a-t-il ajouté, tout en soulignant « l’amélioration de la discipline de politique monétaire ».
Le FMI a aussi salué « le renforcement de la coordination entre la Banque centrale et le ministère des Finances, du Développement économique et de la Promotion des investissements sur les politiques macroéconomiques et la gestion des liquidités ».
Le ZiG est soutenu par 2,5 tonnes d’or et 100 millions de dollars de réserves en devises étrangères détenues par la Reserve Bank of Zimbabwe. Son introduction constitue la sixième tentative du gouvernement de se doter d’une monnaie locale stable au cours des quinze dernières années.
Le Zimbabwe traverse une grave crise économique depuis le début des années 2000, après la réforme agraire de l’ex-président Robert Mugabe, qui a brisé un secteur clé de l’économie du pays et l’a poussé à interrompre le remboursement de sa dette aux bailleurs de fonds internationaux. Cette crise a provoqué une hyperinflation qui a poussé le gouvernement de l’époque à faire tourner la planche à billets, exacerbant ainsi le problème puis à abandonner en 2009 la monnaie nationale, le dollar zimbabwéen, au profit du dollar américain. En 2019, le gouvernement a pris la décision controversée de réintroduire le dollar zimbabwéen dans l’espoir de relancer une économie stagnante, sans succès.
Ce pays d’Afrique australe doit actuellement 13 milliards de dollars à ses créanciers extérieurs et 6,2 milliards de dollars aux investisseurs locaux, selon des données présentées fin mai dernier par le ministre des Finances, Mthuli Ncube, lors d’une rencontre sur l’apurement des arriérés de la dette.
Toujours privé du soutien des bailleurs de fonds internationaux, Harare a eu beaucoup de mal à obtenir les lignes de crédit et à attirer les investissements étrangers nécessaires à la relance de son économie.
Le FMI a conditionné la reprise de son soutien financier au Zimbabwe à l’apurement des arriérés de dette du pays, qui a déjà commencé à effectuer des remboursements « symboliques » à des institutions financières multilatérales et des pays membres du Club de Paris.
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