Selon le rapport du ministère de l'Economie sur l’exécution de la dette publique à moyen et à long terme 2023, l’Etat gabonais a beaucoup sollicité le marché financier l’année dernière. Les fonds mobilisés ont été alloués aux projets et à l’équilibre budgétaire.
L’Etat gabonais, qui avait initialement prévu de lever 877,5 milliards FCFA en 2023 sur les marchés financiers intérieurs et extérieurs, a dû revoir ses ambitions à la hausse. Selon le rapport du ministère de l’Economie publié le 17 septembre 2024, les nouveaux financements mobilisés au cours de l’année atteignent 1258,3 milliards FCFA, soit une augmentation de 43 % par rapport aux prévisions initiales. Cette révision s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’accélération de la transformation (PAT), mis en place par l’ex-président Ali Bongo dans le but d’accélérer la diversification économique du pays et de soutenir l’émergence de secteurs productifs, a justifié Libreville. « L’exécution de la stratégie d’endettement a nécessité un recours accumulé à l’emprunt pour permettre à l’Etat de poursuivre ses projets structurants », précise le ministère de l’Economie.
Levées de fonds sur les marchés régionaux et internationaux En 2023, les nouveaux engagements financiers du Gabon ont augmenté de 127,1 % par rapport à l’année précédente. Cette hausse s’explique principalement par l’augmentation des levées de fonds sur le marché financier régional ainsi que par la mobilisation de financements internationaux. Sur ces nouveaux emprunts, 444,6 milliards FCFA proviennent de financements extérieurs (35,3 %), et 813,7 milliards FCFA ont été levés sur le marché intérieur (64,7 %). Les fonds ont été mobilisés en grande partie sur le marché international et auprès de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), guichet non concessionnel du Groupe de la Banque mondiale, et des banques commerciales telles que Santander et Deutsche Bank.
Ils serviront, indique-t-on, au financement de plusieurs projets dans les secteurs de la défense, des télécommunications, de la communication et du bâtiment et travaux publics (BTP) entre autres. Au nombre de ces projets financés figurent le Programme d’appui aux secteurs des infrastructures au Gabon (PASIG), le développement des services de base en milieu rural, le renforcement des structures sanitaires, ainsi que la réhabilitation de la Transgabonaise, une route de 780 km reliant Libreville et Franceville. Cependant, ces projets n’ont capté que 11,4 % des fonds mobilisés. Le reste, soit 88,6 %, a servi à des opérations d’équilibre budgétaire. Une dette sous contrôle selon Libreville, mais une inquiétude pour le FMI Malgré la hausse des emprunts, les autorités gabonaises assurent que la dette publique reste sous contrôle. Un discours qui diverge cependant de celui du Fonds monétaire international (FMI). Dans un récent rapport, l’institution de Bretton Woods estime que la dette publique du Gabon s’élève à 70,5 % du PIB en 2023.
Ce qui dépasse le seuil de convergence communautaire de 70 % du PIB prescrit par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) pour que la dette soit viable et supportable. Et si aucune mesure n’est prise, elle pourrait atteindre 73,1 % en 2024 et 78,9 % en 2025, alors qu’à moyen terme, la croissance économique du Gabon ne devrait atteindre qu’environ 3 % par an pour 2024 et 2025.
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