Le Nigéria décroche un soutien financier de la Chambre de commerce des Etats-Unis, une bouffée d'air pour ses secteurs en difficulté. L'objectif : dynamiser l'accès aux prêts hypothécaires, soutenir les PME et renforcer la transformation locale des noix de cajou.
Le Nigeria a obtenu un soutien financier de 320 millions de dollars de la Chambre de commerce des Etats-Unis, a annoncé le vice-président nigérian, Kashim Shettima, le 24 septembre, en marge de la 79e Assemblée générale des Nations unies à New York. Cette aide devrait servir à renforcer le secteur des prêts hypothécaires, soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) et promouvoir la transformation des noix de cajou. Selon Shettima, 200 millions de dollars seront affectés au financement et au refinancement des prêts hypothécaires pour faciliter l’accès à la propriété et améliorer les conditions de crédit pour les Nigérians.
Le Nigeria fait face à un déficit massif dans le secteur des prêts hypothécaires, avec des besoins de financement estimés entre 15 et 20 trillions de nairas (environ 40 à 53 milliards USD) pour combler le manque de logements dans le pays. En 2023, le déficit de logements est estimé à 28 millions d’unités, en nette augmentation depuis les 7 millions enregistrés en 1991, soit une hausse de 300 % en trois décennies. Le système de prêts hypothécaires dans le pays est particulièrement contraignant, avec des taux d’intérêt très élevés, souvent proches de 25 %, ce qui dissuade une grande partie de la population de recourir à ce type de financement. Actuellement, moins de 10 % des logements sont achetés via des prêts hypothécaires. Par ailleurs, 100 millions de dollars du financement américain seront alloués aux PME, avec une attention particulière pour l’autonomisation des femmes entrepreneures, qui sont à la tête de 40 % des PME au Nigeria.
Ce financement entend revitaliser les PME qui représentent 90 % des entreprises du pays et contribuent à près de 50 % du produit intérieur brut (PIB) ainsi qu’à plus de 80 % des emplois formels, selon les données du National Bureau of Statistics (NBS) et PwC. Selon la Banque mondiale, le déficit de financement pour ces entreprises est estimé à 158,1 milliards USD, ce qui constitue le deuxième plus grand écart de financement pour les PME dans le monde, après celui du Brésil. Le reste des fonds sera investi dans la transformation des noix de cajou via la société singapourienne Robust International, dans le but d’améliorer la chaîne de valeur de cette filière agricole, alors qu’actuellement moins de 10 % des noix de cajou sont transformées localement.
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