La Zambie ambitionne de développer son secteur spatial pour contribuer à son développement socio-économique. Le pays prépare l’envoi de son premier satellite. En attendant, il envisage de collaborer avec des pays disposant déjà de satellites en orbite.
La Zambie va bientôt inaugurer une station terrienne, dont la construction a coûté environ 14 millions de dollars, selon Felix Mutati, ministre de la Technologie et des Sciences. Cette installation devrait permettre d’analyser les données provenant des satellites afin de faciliter la prise de décision dans plusieurs secteurs, dont l’agriculture.
Selon l’opérateur de satellite Dragonfly Aerospace, la télédétection permet notamment d’observer et de surveiller les récoltes, suivre les conditions des sols, contrôler l’état des eaux, prévoir les conditions météorologiques, analyser la qualité de l’air, pratiquer l’agriculture de précision et surveiller ainsi que prévoir les changements climatiques. « La quantité de données que nous recevons déjà de l’espace est stupéfiante. Nos experts de l’UNZA [université de Zambie, Ndlr] et de la CBU [université de Copperbelt, Ndlr] les analysent et nous aident à prendre des décisions éclairées », a déclaré Felix Mutati. Il a ajouté que la Zambie collaborera avec des partenaires internationaux, notamment la Suède et les États-Unis, ainsi qu’avec des acteurs locaux pour l’exploitation de la station. Cette initiative intervient alors que la Zambie connaît un épisode de sécheresse prolongée, provoqué par le phénomène climatique El Niño, qui touche l’ensemble des 10 provinces du pays et affecte le secteur agricole.
Cela a notamment entraîné une baisse de 54 % de la production de maïs en glissement annuel, pour s’établir à 1,5 million de tonnes pour la saison 2023/2024, son plus bas niveau depuis 2008. L’utilisation de la technologie satellitaire devrait contribuer à renforcer la productivité de ce secteur crucial pour l’économie zambienne. Des données du Fonds monétaire international (FMI) datant de juillet 2023 montrent que le secteur agricole est une source d’alimentation, d’emploi et de revenus pour plus de 70 % de la population. En 2022, ce secteur a contribué à hauteur de 3,3 % au PIB, tout en employant 24 % de la population active, selon la Banque africaine de développement.
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