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Agence Ecofin
28 novembre 2024 Dernière mise à jour le Jeudi 28 Novembre 2024 à 11:31

En Côte d’Ivoire, l’appétit de la classe moyenne ne faiblit pas pour le vin. Dans le pays d’Afrique de l’Ouest qui est l’une des économies les plus florissantes du continent, la boisson connaît une demande de plus en plus importante.  

Doté d’une image « haut de gamme » et parfois signe d’un raffinement social, le vin a de plus en plus d’adeptes parmi les membres de la classe moyenne émergente ainsi que les personnes de la tranche supérieure en Côte d’Ivoire.

Bénéficiant de la croissance économique soutenue depuis la fin de la guerre civile en 2011, du développement du secteur de l’hôtellerie-restauration et du tourisme d’affaires, la demande de vins a grimpé au point de faire du pays le champion des importations en Afrique subsaharienne.

Selon le dernier rapport du Département américain de l’agriculture (USDA), le pays a ainsi acheté, en 2023, 72 000 tonnes de vins pour 64 millions $. Ce montant est en hausse de 22 % par rapport à 2022 et dépasse celui affiché par l’Afrique du Sud (54,3 millions $), la Namibie (40 millions $) et le Kenya (23,9 millions $). 

D’après l’organisme américain, c’est l’Espagne qui pour l’essentiel profite de ce marché juteux. Le pays européen a expédié pour 67 934 tonnes de vins vers la Côte d’Ivoire, soit 88 % des importations totales en volume pour un montant de 41 millions $.

En seconde place, la France qui a misé sur les vins plus haut de gamme et de qualité tels que ceux de Bordeaux, contrairement à l’Espagne où les exportateurs ont plutôt fait le pari de produits plus accessibles et des cuvées d’entrée de gamme sur le marché. 

Sur le plan de la distribution sur le marché intérieur, c’est la Société de promotion de supermarchés (Prosuma) qui domine. Selon l’USDA, le groupe contrôlé par les familles Kassam et Fakhry compte pour 60 à 70 % des ventes au détail grâce à sa filiale L’Oenophile.

Ceci dans un contexte où dans la première économie de l’UEMOA, 80 % du vin est écoulé à travers des points de vente au détail et le reste à travers les bars, les hôtels et les restaurants.  

Si globalement, le marché ivoirien du vin est prometteur avec la croissance de la classe moyenne qui devrait tirer encore les ventes dans les prochaines années, le Département américain de l’agriculture (USDA) souligne qu’il y a quelques nuages à l’horizon à commencer par le coût élevé lié aux importations, qui pénalise l’accessibilité aux consommateurs.

Dans le pays en effet, la boisson fait partie des produits de consommation les plus imposés avec notamment des droits d’accise de 35 %, une TVA de 18 % et les droits d’importation de 20 % ou encore une surtaxe de 25 % sur les importations.  D’après les données rapportées par l’organisme américain, entre 60 et 75 % du prix de vente au détail du vin importé est formé par les taxes et les droits. Avec la pression sur les pouvoirs d’achat des consommateurs liée à l’inflation, l’USDA indique que les achats de vins ont atteint 26,4 millions $ entre janvier et juillet dernier, soit 8 millions $ de moins que l’année dernière à la même période.

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