Côte d’Ivoire : Les élections présidentielles se préparent avec notamment Tidjane Thiam qui confirme son statut présidentiable 

À huit mois de l’élection présidentielle, Tidjane Thiam président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), intensifie ses efforts pour renforcer son image politique. Dans une vidéo diffusée récemment, l’ex-patron de Crédit Suisse a annoncé avoir entamé une procédure pour renoncer à sa nationalité française. 

Cette démarche vise à se conformer aux exigences d’éligibilité, tout en répondant aux débats politiques autour de sa double nationalité, dans un pays où la question de « l’ivoirité » reste sensible.

« Je renouvelle mon engagement à œuvrer pour un véritable changement en Côte d’Ivoire, pour que les conditions de vie des Ivoiriennes et des Ivoiriens s’améliorent », a déclaré Tidjane Thiam dans cette vidéo, renforçant ainsi son positionnement en tant que candidat « présidentiable ».

L’annonce marque une nouvelle étape dans la stratégie de Tidjane Thiam pour se connecter à l’électorat ivoirien. Longtemps perçu comme un technocrate à succès ayant brillé à l’international, il doit désormais convaincre qu’il incarne un leadership enraciné dans les réalités locales.

Depuis son retour en Côte d’Ivoire en 2022, l’homme de 62 ans a multiplié les initiatives pour cimenter son rôle politique, notamment son élection à la tête du PDCI en 2023.

Cependant, Tidjane Thiam fait face à des défis, notamment une opposition interne menée par le milliardaire Jean-Louis Billon, membre influent du PDCI, qui a déclaré sa candidature à la présidentielle sans attendre le choix officiel du parti.

Cette rivalité interne reflète les tensions au sein du PDCI à l’approche d’une convention cruciale pour désigner son candidat.

Sur la scène nationale, les inconnues restent nombreuses. Le président Alassane Ouattara n’a pas clarifié s’il briguerait un quatrième mandat, tandis que Laurent Gbagbo, actuellement inéligible, affiche clairement son intention de se présenter.

Dans ce contexte, Tidjane Thiam adopte une posture modérée, saluant certains acquis du régime Ouattara tout en promettant des réformes, notamment une redistribution plus équitable des richesses et un soutien accru aux entreprises locales.

L’enjeu pour Thiam, s’il devient candidat officiel, sera de répondre aux attentes croissantes sur des sujets stratégiques tels que les relations avec la France, la question du franc CFA et les défis économiques et sécuritaires dans un contexte de transformation régionale.