Kenya :  La dette publique du pays représente 63% du produit intérieur brut PIB, en amélioration par rapport aux 68,7% enregistrés en 2023 

En 2024, la dette publique du Kenya représente 63% du produit intérieur brut (PIB), marquant une amélioration par rapport aux 68,7% enregistrés en 2023. Cette information a été communiquée par le ministre des Finances, John Mbadi (photo, au centre), lors d’un point de presse tenu le jeudi 13 février.

D’après le ministre, cette réduction résulte d’un renforcement de la monnaie locale et des efforts d’assainissement budgétaire. L’encours total de la dette publique a atteint 10 560 milliards Ksh (81,71 milliards de dollars) en juin 2024.

Dans le cadre de l’exercice 2024-25 (qui court de juillet 2024 à juin 2025), le ratio de la dette par rapport au PIB est projeté à 62,8%.

La gestion de la dette publique demeure un sujet sensible au Kenya, alimentant une mobilisation populaire accrue ces derniers mois. Les protestations contre de nouvelles taxes ont contraint le gouvernement à revoir la Loi de finances 2024/2025 et à initier un audit des emprunts publics en septembre 2024.

Toutefois, le retrait de cette Loi de finances a freiné l’instauration de mesures destinées à renforcer les recettes fiscales. Face à cette situation, les autorités kényanes envisagent de solliciter à nouveau leurs partenaires internationaux. Avec l’expiration en avril prochain du programme actuel du Fonds monétaire international (FMI), le pays espère négocier un nouvel accord afin de maintenir la stabilité économique.

De plus, le gouvernement n’exclut pas l’émission d’un nouvel eurobond pour financer son budget, après avoir réussi à honorer le remboursement de 2 milliards de dollars d’un eurobond arrivé à maturité le 24 juin 2024.

M. Mbadi a également souligné les progrès dans la réduction du déficit budgétaire, qui est passé de 4,4% en 2023 à 3,6% en 2024. Cette évolution traduit « une amélioration de la balance commerciale grâce à la vigueur des exportations et des envois de fonds des travailleurs émigrés ». La croissance du PIB réel est estimée à 4,6% en 2024, avec une projection de rebond à 5,3% en 2025 et 2026.

« L’économie kényane continue de faire preuve de résilience et de croissance régulière, grâce aux politiques stratégiques du gouvernement, à la discipline budgétaire et aux interventions économiques ciblées », a déclaré le ministre.

Notons que le gouvernement prévoit d’adopter, dans le cadre du budget 2025-26, une approche budgétaire rigoureuse. Cette méthode, appelée « budgétisation à base zéro », vise à maximiser l’efficacité des ressources et à éliminer les dépenses inutiles.