Avec 40 000 diplômés chaque année pour seulement 8000 postes de cadres disponibles, la Côte d’Ivoire renforce ses efforts pour faire de l’entrepreneuriat étudiant un levier majeur d’insertion professionnelle.
Le 8 mai, à Treichville, s’est tenue la deuxième édition des Journées de l’Étudiant et de l’Entreprise, placée sous l’égide du ministre de l’Enseignement supérieur, Adama Diawara. Cette rencontre visait à renforcer les liens entre le monde académique et le secteur privé, avec un accent particulier sur l’entrepreneuriat étudiant comme solution face au chômage des jeunes diplômés. Le thème de l’édition 2025, « Entrepreneuriat étudiant en Côte d’Ivoire : défis et opportunités pour une insertion professionnelle des apprenants de l’enseignement supérieur », illustre bien cet objectif.
Les Journées de l’Étudiant et de l’Entreprise ont proposé un programme riche, centré sur l’entrepreneuriat, avec des panels sur l’utilisation de l’intelligence artificielle pour créer des startups, des conseils pratiques sur le financement de projets ainsi que des ateliers pour apprendre à rédiger un plan d’affaires ou se préparer aux entretiens d’embauche. Ces initiatives visent à fournir aux étudiants les compétences pratiques nécessaires pour réussir dans le monde professionnel et encourager l’émergence d’entreprises innovantes.
Face à un marché de l’emploi saturé, le gouvernement ivoirien encourage l’entrepreneuriat étudiant comme alternative viable à l’emploi salarié. « Il est essentiel de réguler les flux d’entrée dans les universités et de renforcer la sélection à chaque étape. Mais il faut surtout réorienter la formation vers les besoins réels de notre économie », a indiqué Adama Diawara dans son discours.
En 2019, seulement 31,7 % des diplômés trouvaient un emploi immédiatement après leurs études, selon des données relayées par le journal Le Monde. Pour y remédier, des réformes de l’enseignement supérieur ont été lancées, visant à adapter les formations aux exigences du marché du travail et à intégrer davantage de pratiques professionnelles.
Le succès de cette stratégie dépendra de la coopération entre l’État, le secteur privé et les établissements académiques. Le développement d’un écosystème entrepreneurial dynamique, soutenu par des politiques incitatives et des partenariats solides, sera essentiel pour transformer le potentiel des jeunes diplômés en moteur de croissance économique. L’État fait déjà des efforts dans ce sens, comme en témoignent des initiatives telles que le Projet emploi jeune et développement des compétences, qui prévoit de mettre en stage 68 000 jeunes d’ici 2026.
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