Au Nigeria, le secteur agricole contribue à hauteur de 22,7 % au PIB et emploie environ 34 % de la population active. Le pays qui dispose d’un grand potentiel agricole encore largement sous exploité suscite l’intérêt d’investisseurs privés désireux de contribuer à sa transformation.
La Chambre de commerce et d’industrie euroafricaine (EuroAfricaCCI) et ses partenaires prévoient d’injecter plus de 300 millions $ entre juin et décembre 2025 dans différents projets agricoles dans l’élevage et la filière cacao. C’est ce qu’a annoncé Kingsley Obasohan (photo), directeur général de l’organisation, le mercredi 11 juin à Abuja.
Selon les informations relayées par le quotidien local Voice of Nigeria, 66 % de l’enveloppe annoncée, soit 200 millions $, servira à financer la mise en place de ranchs modernes, en partenariat avec une agence gouvernementale, pour renforcer l’élevage à travers le pays. Le reste de l’enveloppe servira principalement à financer des investissements dans la production de cacao.
D’après M. Obasohan, cette initiative entend accompagner les programmes de développement du gouvernement. « L’administration actuelle fait des efforts, mais la vérité est qu’elle peut encore faire plus, en particulier dans le domaine de l’agriculture qui est censé être le plus grand pourvoyeur de main-d’œuvre », explique le responsable.
Il convient de noter que ce nouvel engagement du secteur privé cible des filières agricoles qui enregistrent des réformes structurelles. En effet le gouvernement a approuvé, le 5 mai dernier,un projet de loi portant création de l’Office national de gestion du cacao (National Cocoa Management Board – NCMB), qui jouera le rôle d’organe de régulation dans la filière. Une initiative qui devrait permettre, selon les observateurs, de renforcer une filière qui s’impose déjà comme la première contributrice aux recettes d’exportations agricoles du pays.
Avant cela, Idi Maiha, ministre du Développement de l’élevage, a dévoilé, le 15 avril dernier la première politique nationale visant à encadrer la production, la transformation, la commercialisation et l’utilisation des aliments pour animaux et fourrages au Nigeria, encore en cours d’élaboration. Selon les autorités, cette initiative vise notamment à soutenir le développement de l’élevage avec pour ambition de doubler la taille du cheptel national à près de 400 millions de têtes d’animaux d’ici 2035.
Dans un pays à fort potentiel agricole, ces initiatives publiques créent un environnement, favorable aux investissements privés et l’intérêt manifesté par EuroAfricaCCI ainsi que ses partenaires pourrait servir de signal positif pour attirer d’autres investissements étrangers dans le secteur agricole nigérian.
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