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#Chine #Formation #International #Tanzanie
Agence Ecofin
31 juillet 2025 Dernière mise à jour le Jeudi 31 Juillet 2025 à 06:35

Face au chômage élevé des jeunes et à la volonté d’accélérer l’industrialisation, la Tanzanie intensifie ses efforts pour réformer la formation technique. L’objectif est d’adapter les compétences des jeunes aux besoins concrets du marché de l’emploi local.

Lors du cinquième séminaire Chine-Afrique sur la formation technique et professionnelle (EFTP), organisé à Dar es Salaam, la Tanzanie a annoncé le renforcement de son partenariat avec la Chine. Ce programme prévoit la construction de nouveaux centres de formation, l’équipement d’établissements existants, ainsi que la définition de référentiels de compétences. Selon la presse locale, 110 normes professionnelles et 89 standards de formation ont déjà été définis avec l’appui chinois. Douze cadres du Conseil national pour la formation technique (NACTVET) ont également suivi une formation en Chine dans ce cadre.

Ce projet vise à mieux aligner les formations techniques avec les compétences demandées par les entreprises locales. D’après l’enquête 2020–2021 du Bureau national des statistiques tanzanien, 41 % des jeunes diplômés restent sans emploi moins d’un an après la fin de leurs études, 19 % entre un et deux ans, et 11 % au-delà de deux ans. Ce constat souligne l’urgence de formations plus pratiques et adaptées aux exigences du tissu productif local. L’approche chinoise, fondée sur l’alternance, l’équipement moderne et la coopération avec le secteur privé, est considérée comme un modèle pertinent pour le contexte tanzanien. L’initiative est pilotée par le NACTVET en collaboration avec les autorités éducatives.

Ce partenariat s’inscrit dans une stratégie plus large portée par la présidente Samia Suluhu Hassan depuis sa visite d’État en Chine en 2022, qui a hissé les relations bilatérales au niveau d’un partenariat stratégique global. La formation technique est un levier majeur de la Vision 2025, qui vise à faire de la Tanzanie une économie semi-industrialisée. En s’inspirant du modèle chinois, les autorités espèrent accélérer la transformation structurelle de l’économie.

Des initiatives similaires au Maroc, menées avec l’Allemagne dans le cadre de la formation duale, ont produit des résultats prometteurs. Selon la GIZ, 250 jeunes ont pu bénéficier d’une formation en alternance dans 100 entreprises, favorisant leur insertion professionnelle.

La réussite du modèle sino-tanzanien dépendra de l’implication des entreprises, de la qualité de l’encadrement pédagogique et de la capacité d’adaptation aux réalités locales. Le financement durable, une bonne gouvernance et une évaluation régulière seront également déterminants. Pour aller plus loin, les autorités devront créer un cadre favorable à l’investissement privé dans l’éducation et renforcer les passerelles vers l’emploi formel. Le défi reste de transformer cette coopération bilatérale en une politique nationale cohérente et durable.

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