Au Ghana, le sucre constitue le 3ème poste de dépenses des importations alimentaires après les céréales et la catégorie des viandes et abats. Alors que l’industrie locale peine à satisfaire la demande croissante, le gouvernement s’appuie de plus en plus sur les opérateurs étrangers dans le secteur.
Au Ghana, Nu Agri Asia Corporation, un groupe philippin, prévoit d’investir 129 millions $ dans la construction d’une sucrerie. L’annonce a été faite le 31 août par Matins Abhulimhen, un des promoteurs du projet, qui précise qu’il s’agira d’une coentreprise entre l’État, le groupe asiatique et Ghanol Ltd, son partenaire local.
Selon le responsable l’unité sera dotée d’une capacité de traitement de 10 000 tonnes de canne à sucre par jour. Pour l’heure, les détails concernant l’emplacement exact et la date de démarrage des travaux de construction n’ont pas encore été révélés.
Quoi qu’il en soit, ce nouvel investissement devrait contribuer à renforcer la capacité de l’industrie locale, encore faible, mais qui accueille de plus en plus de projets industriels majeurs. Un peu plus tôt dans l’année, l’entreprise nigériane Dangote Sugar annonçait avoir obtenu le feu vert du gouvernement pour construire une sucrerie à Kwame-Danso, dans le district de Sene West, qui aura une capacité de broyage de 12 000 tonnes de canne à sucre par jour.
Avant cela, la Komenda Sugar Factory, sucrerie emblématique dotée d’une capacité journalière de broyage de 1 250 tonnes, en déclin, a été confiée en 2024 au groupe indien West Africa Agro ltd pour en assurer une meilleure gestion dans le cadre d’un bail d’exploitation de 15 à 20 ans.
Par ailleurs, la société chinoise Bui Sugar Ltd a entamé en 2023 la construction d’une sucrerie dans la région de Bono, visant une production de 60 000 tonnes de sucre par an. Ces investissements témoignent d’une évolution progressive du secteur sucrier au Ghana.
En attendant l’entrée en production de tous ces projets à pleine capacité, le pays fait face à une forte dépendance aux importations. Les données compilées par le Service statistique du Ghana indiquent que l’ex-Gold Coast a importé pour près de 2,3 milliards de cedis (162,4 millions $) de sucre sous toutes ses formes (poudre, cristaux ou granulés) pour combler ses besoins de consommation en 2024.
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