nucl
#Energie #International #Nucleaire #Russie #Niger
Agence Ecofin
24 octobre 2025 Dernière mise à jour le Vendredi 24 Octobre 2025 à 04:54

Le Niger veut se doter d’une centrale nucléaire de 2000 MW, une ambition qui illustre un intérêt croissant pour ce type d’énergie en Afrique, malgré des défis de financement et de mise en œuvre.

Au Forum World Atomic Week qui s’est tenu à Moscou jusqu’au 28 septembre, le Niger a affiché son ambition de construire une centrale nucléaire de deux réacteurs de 1000 MW chacun, en partenariat avec la Russie. L’annonce a été faite par le Commissaire-colonel Abarchi Ousmane, ministre des Mines, à une table ronde présidée par Vladimir Poutine.

Elle s’inscrit dans une tendance plus large où l’énergie nucléaire apparait de plus en plus dans les plans énergétiques africains, même si les projets concrets restent limités. Fin juin, au Nuclear Energy Innovation Summit, Rafael Mariano Grossi le DG de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), avait ainsi affirmé que l’énergie nucléaire, « source d’énergie sans CO2et durable », devient une option crédible pour les pays africains. Quelques jours plus tôt, l’AIEA signait un accord avec la Banque mondiale, levant un blocage historique sur l’appui financier à cette filière longtemps jugée trop risquée.

Pour Niamey, le chantier est de taille. Deuxième producteur africain d’uranium et huitième mondial avec 962 tonnes en 2024 (malgré des chiffres en baisse notable selon l’Association nucléaire mondiale), le Niger affichait pourtant un taux d’électrification plafonnant à 20% en 2022, l’un des plus bas d’Afrique selon la Banque mondiale. Miser sur l’atome vise donc à transformer cette ressource stratégique en outil de souveraineté énergétique.

La coopération avec la Russie, via Rosatom, déjà actif en Égypte, répond aussi dans une volonté de diversifier les partenariats stratégiques. La présence conjointe du ministre des Mines, de la ministre de l’Énergie, de la présidente de l’Autorité nigérienne de l’énergie atomique (HANEA) et du DG de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr) témoigne d’un engagement politique sérieux sur ce dossier. Reste la question clé du financement et du calendrier.

Si elle se matérialise, cette centrale redéfinira le paysage énergétique du Niger. Elle impulsera aussi une tendance africaine où le nucléaire, longtemps marginal, se présente désormais comme une alternative crédible dans la quête d’accès à l’électricité et de réduction des émissions.

Réagissez à cet article

Vos commentaires

Rejoignez la discussion

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *