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#Electrification #Energie #AfriqueSubsaharienne
Agence Ecofin
16 novembre 2025 Dernière mise à jour le Dimanche 16 Novembre 2025 à 02:07

Alors que d’autres régions progressent vers l’accès universel à l’électricité, l’Afrique subsaharienne stagne. Les avancées réalisées peinent à suivre la pression démographique, et le déficit de financements durables limite les projets et programmes d’électrification.

Selon les données publiées le 9 octobre 2025 par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), 730 millions de personnes dans le monde n’avaient toujours pas accès à l’électricité en 2024. L’Afrique subsaharienne en concentre plus de 80%, soit environ 590 millions de personnes, un chiffre qui stagne pratiquement depuis plus d’une décennie.

Bien qu’une quantité notable de nouveaux raccordements ont été effectués, la croissance démographique rapide a neutralisé une grande partie des progrès. En 2024, environ 6,8 millions de nouvelles connexions ont été recensées dans la région, mais le nombre total de personnes sans électricité n’a reculé que de 4 millions. Par ailleurs, dans de nombreux pays, les niveaux d’endettement élevés et la baisse des financements internationaux continuent de freiner les programmes d’électrification.

Cette situation est caractérisée par une stagnation de long terme. En 2010 déjà, l’Afrique subsaharienne comptait 581 millions de personnes privées d’électricité, soit presque autant qu’aujourd’hui. Cela en fait la seule région au monde où la population non électrifiée est restée pratiquement au même niveau depuis plus d’une décennie. Un état de choses qui contraste avec les progrès réalisés ailleurs, notamment en Asie où 98% de la population est désormais desservie. Le nombre de personnes non desservies y est en effet passé de 761 millions en 2010 à 90 millions en 2024.

Pour l’AIE, ce contraste illustre la nécessité de renforcer les politiques nationales, d’accroître les financements à long terme et de réduire le coût de l’électricité pour les ménages en Afrique subsaharienne. Sans des actions ciblées et des réformes profondes, la région pourrait rester le principal foyer mondial de pauvreté énergétique au-delà de 2030, freinant son industrialisation et son développement économique.

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