Dans la Communauté est-africaine, la libre circulation des produits agricoles est perturbée depuis quelques années par d’importantes barrières non tarifaires. Parmi les denrées de base, les plus touchées figurent le maïs, le sucre et le lait.
Au Kenya, les autorités enverront en avril prochain, une mission de vérification en Ouganda afin de régler le différend commercial sur le lait opposant les deux pays voisins depuis bientôt deux ans. L’annonce a été faite par Harry Kimtai, Secrétaire principal à l’Elevage. Cette délégation devrait visiter les usines du pays pour s’assurer que le lait expédié est effectivement produit localement.
Les autorités de la première économie est-africaine soutiennent que l’Ouganda envoie massivement via les frontières terrestres des produits laitiers reconstitués à partir de la poudre bon marché en provenance d’Europe. Si de son côté, Kampala a toujours réfuté ces allégations et s’est dit prêt à des inspections de ses installations, le dialogue semblait jusqu’ici au point mort.
L’année dernière, l’exécutif kenyan a repoussé à 4 reprises des rencontres avec leurs homologues ougandais et la dernière réunion en date prévue pour le 24 janvier n’a pas pu se tenir. Avec cette nouvelle annonce, l’industrie laitière ougandaise qui enregistre un important surplus espère ainsi retrouver à terme l’accès au marché kenyan qui représente son principal débouché.
Dans la foulée des tensions, le gouvernement avait négocié au profit du secteur, un accord visant à renforcer les envois de lait vers la Zambie, une initiative salutaire, mais à la portée limitée étant donné la faiblesse de la consommation du pays d’Afrique australe (environ 24 litres par habitant par an contre 37 litres pour la moyenne africaine).
Il faut rappeler ici qu’il ne s’agit pas de la première situation dans laquelle l’Ouganda est pris à partie par un partenaire commercial sur ses exportations de produits agroalimentaires.
Déjà en 2019, la Tanzanie l’avait accusé d’envoyer sur le territoire du sucre préalablement importé puis reconditionné et a fermé son marché à la marchandise en provenance du pays. Cette crise a été finalement résolue en mars 2020 après une visite d’officiels tanzaniens dans 4 sucreries ougandaises.
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