La population de l'Afrique subsaharienne devrait presque doubler durant les trois prochaines décennies. Elle passera de 1,15 milliard de personnes en 2022 à 2,09 milliards en 2050.
L’Afrique subsaharienne devrait contribuer pour plus de la moitié à l’augmentation de la population mondiale d’ici 2050, selon les projections du département des Affaires économiques et sociales de l’ONU publiées le lundi 11 juillet.
Entre 2022 et 2050, la population de l’Afrique subsaharienne devrait presque doubler. Elle passera en effet de 1,15 milliard de personnes en 2022 à 1,40 milliard en 2030, puis à 2,09 milliards en 2050.
Dans le même temps, la population mondiale devrait passer de 7,94 milliards de personnes actuellement à 8,51 milliards en 2030 et à 9,68 milliards en 2050. Autant dire que si un humain sur six vit aujourd’hui sur ce continent, cette proportion atteindra un sur quatre en 2050.
Les populations de l’Europe et de l’Amérique du Nord réunies et celle de l’Afrique subsaharienne sont comparables actuellement, avec respectivement plus de 1,12 et 1,15 milliard de personnes. Cependant, ces deux régions ont atteint une telle taille de population à la suite de trajectoires de croissance très différentes depuis le milieu du 20e siècle.
Alors que l’Europe et l’Amérique du Nord ont connu un taux de croissance démographique annuel inférieur à 1 % depuis le milieu des années 1960, avant d’atteindre un taux de croissance proche de zéro en 2020 et 2021, le taux de croissance annuel de la population d’Afrique subsaharienne a atteint un niveau record. Il a culminé à 3 % en 1978 et est resté supérieur à 2,8 % pendant les années 1980. En 2022, la taille de la population de cette région augmente à un rythme annuel de 2,5 %, soit plus de trois fois la moyenne mondiale de 0,8 %, et le taux le plus élevé parmi les huit régions du globe.
L’Inde deviendra le pays le plus peuplé de la planète en 2023
Les projections du département onusien des Affaires économiques et sociales publiées à l’occasion de la Journée mondiale de la population indiquent par ailleurs, que l’Asie centrale et du Sud devrait devenir la région la plus peuplée du monde, d’ici trois décennies (2,57 milliards de personnes en 2050 contre 2,07 milliards en 2022).
L’Europe et l’Amérique du Nord devraient atteindre leur pic démographique dans les années à venir et commencer à connaître une baisse dès la fin des années 2030, en raison de la persistance de faibles taux de fécondité passant de 1,12 milliard de personnes en 2022 à 1,29 milliard en 2030, puis à 1,12 milliard en 2050.
Il en sera de même pour l’Asie de l’Est et du Sud-Est, dont la population devrait passer de 2,34 milliards d’individus en 2022 à 2,37 milliards en 2030, avant de chuter à 2,31 en 2050.
Alors qu’une chute nette de la fécondité est constatée dans plusieurs pays développés, l’augmentation de la population prévue dans les trois prochaines décennies sera concentrée pour plus de la moitié dans huit pays. Il s’agit de la République démocratique du Congo, de l’Egypte, de l’Ethiopie, de l’Inde, du Nigeria, du Pakistan, des Philippines et de la Tanzanie. L’Inde (1,4 milliard d’habitants en 2022) devrait même rafler à la Chine le titre de pays le plus peuplé de la planète, d’ici 2023.
La population mondiale devrait atteindre 8 milliards d’humains le 15 novembre prochain. « Un rappel de notre responsabilité partagée de prendre soin de notre planète et un moment pour réfléchir sur les points où nous ne respectons toujours pas nos engagements les uns envers les autres », a insisté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
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