Confrontés à des défis liés, entre autres, à la situation sécuritaire et économique à laquelle ils font face, le Burkina Faso et la Guinée envisagent de mutualiser leurs efforts en vue de stabiliser leurs économies. Ouagadougou et Conakry entrevoient déjà de belles perspectives de coopération.
Une délégation gouvernementale du Burkina Faso était en visite de travail en Guinée jeudi 12 janvier en vue d’explorer, avec les autorités guinéennes, les moyens de renforcer leur coopération dans plusieurs secteurs d’activités. L’information a été rendue publique par le ministère burkinabé des Affaires étrangères vendredi 13 janvier sur son site Web.
Selon la note d’information, au terme des séances de travail avec le Premier ministre guinéen, Bernard Goumou, les deux parties ont convenu d’œuvrer de concert pour booster les relations entre les deux pays. Plusieurs secteurs sont ciblés dans cette collaboration, notamment les domaines militaire et sécuritaire pour la formation, le renforcement des capacités, l’échange d’informations et de renseignements.
« Dans le domaine du commerce, de l’industrie et des petites et moyennes entreprises, des négociations ont été entamées afin d’accorder au Burkina Faso des facilités permettant l’utilisation du port de Conakry pour le transport de ses produits et équipements et la mise à disposition des aires de stockage de ses marchandises et de ses produits pétroliers », indique la note d’information.
Les deux Etats ouest-africains sont sous des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) du fait des récents coups d’Etat qu’ils ont connus. Au Burkina Faso, en 2022, le pays a enregistré deux putschs en moins d’une année. Ce qui lui a valu d’être suspendu des instances de gouvernance de la CEDEAO.
Sur le plan économique, la Banque mondiale a annoncé des perspectives globalement positives à moyen terme, malgré le ralentissement du PIB en 2022. Un déficit budgétaire était également prévu pour le pays sahélien, qui fait face à une résurgence des attaques djihadistes, et est donc confronté à des défis sécuritaires, humanitaires, et sociaux (y compris ceux liés à la crise alimentaire).
Pour la Guinée, le pays est dirigé depuis le 5 septembre 2021 par une junte militaire ayant à sa tête le Colonel Mamadi Doumbouya. La CEDEAO lui a également infligé des sanctions diplomatiques, économiques et financières appliquées de façon graduelle contre certaines personnalités, dont le président Mamadi Doumbouya et l’ensemble des membres du gouvernement.
Economiquement, le pays fait face à plusieurs défis, notamment un ralentissement de la croissance et une hausse de l’inflation, entre autres. La Banque estime que « le gouvernement gagnerait à augmenter la mobilisation de recettes intérieures, approfondir la réforme du secteur de l’électricité et accroître les mesures de santé et de protection sociale ».
Réagissez à cet article