Malgré un environnement économique difficile, la croissance du Niger devrait atteindre 8,8% cette année en raison des exportations de pétrole, une saison agricole favorable et la levée des sanctions, selon le FMI.
Le Niger bénéficiera très prochainement d’un nouveau décaissement de 51,4 millions de dollars du Fonds monétaire international (FMI). Ce soutien, annoncé dans une note de l’institutionpubliée le lundi 11 novembre 2024, inclut un prêt de 17,4 millions de dollars dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et un financement de 34 millions de dollars au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Ces fonds visent à renforcer la stabilité macroéconomique du Niger, promouvoir une croissance inclusive centrée sur le secteur privé et engager le pays dans la voie des réformes pour mieux affronter les défis posés par le changement climatique.
Lors de l’évaluation des programmes, le FMI a signalé certains écarts par rapport aux objectifs budgétaires établis pour juin et septembre 2024, notamment en ce qui concerne les recettes fiscales et l’accumulation d’arriérés de la dette pour le compte de l’accord FEC. « Néanmoins, les autorités nigériennes prennent des mesures pour y remédier. Les autorités ont également réaffirmé leur engagement à respecter le critère de l’UEMOA d’un déficit budgétaire global de 3% du PIB d’ici 2025. La mise en œuvre des réformes visant à simplifier le système fiscal, à élargir l’assiette fiscale et à adopter une stratégie de gestion des recettes pétrolières est en bonne voie », a déclaré M. Antonio David, chef de mission du FMI. Dans le cadre de la FRD, le pays a par contre progressé dans la mise en place d’outils pour surveiller les dépenses climatiques et évaluer les risques budgétaires liés aux catastrophes naturelles, a-t-il souligné. En dépit de difficultés majeures liées aux récentes inondations, aux tensions de liquidité dans le secteur bancaire et à des conditions de financement restrictives, l’économie nigérienne continue de montrer une résilience.
Selon le FMI, la croissance pourrait atteindre 8,8% en 2024, tirée par des exportations de pétrole en hausse, une saison agricole favorable et la levée des sanctions économiques. Pour l’année prochaine, une croissance de 7,9% est envisagée, tandis que l’inflation devrait reculer à 3,7%. Cependant, plusieurs risques demeurent, notamment les effets potentiels d’une détérioration de la situation sécuritaire, ainsi que l’impact d’un resserrement régional des conditions de financement. A cela s’ajoutent la volatilité des prix des matières premières et les répercussions possibles des conflits géopolitiques régionaux, comme ceux affectant le Moyen-Orient. Le FMI souligne toutefois que le Niger, en continuant ses efforts de réforme et en poursuivant ses engagements budgétaires et environnementaux, dispose des bases nécessaires pour relever ces défis tout en consolidant sa stabilité économique.
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