Alors que plusieurs pays africains accélèrent leur industrialisation, l’adaptation des systèmes éducatifs à la formation professionnelle devient un levier essentiel pour renforcer les compétences techniques et créer des emplois durables.
Le 14 juin, lors d’une rencontre avec les Forces vives de la région du Centre-Sud à Manga, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a exposé sa vision de former massivement des ingénieurs destinés aux usines de transformation, dans le cadre d’un vaste plan de soutien à l’industrialisation nationale.
L’ambition est d’adapter l’offre éducative à la demande croissante du marché, notamment dans les secteurs industriels émergents. Le pays entend combler le déficit en main-d’œuvre qualifiée, condition essentielle pour améliorer la productivité et la compétitivité des entreprises locales. Selon le rapport 2024 de la Banque africaine de développement, le taux de chômage des jeunes au Burkina Faso est de 8,2 %, mais la précarité de l’emploi reste élevée.
Cette réforme répond à une pression démographique croissante. Au second semestre 2024, la population en âge de travailler représentait 52,6 % de la population totale, et 67,6 % des jeunes avaient entre 16 et 35 ans, selon une enquête du ministère de l’Économie et des Finances.
Dans ce contexte, il est urgent de former des profils qualifiés pour soutenir l’essor des zones industrielles. Le Sénégal offre un exemple inspirant : le Centre sectoriel de formation professionnelle du bâtiment et des travaux publics (CSFP-BTP) de Diamniadio, financé par l’Agence française de développement (AFD), a permis de former plus de 6000 jeunes avec un taux d’insertion estimé à 87 %.
En misant sur la formation professionnelle pour accompagner son industrialisation, le Burkina Faso se dote d’un levier stratégique. Il reste à traduire cette volonté politique en actions concrètes et durables.
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