Face à une jeunesse en quête de débouchés et à un marché du travail en pleine mutation, le Togo multiplie ses leviers de formation. L’enseignement des langues étrangères s’impose ainsi progressivement comme un vecteur stratégique d’ouverture vers le monde professionnel.
Mardi 8 juillet, dans le cadre d’un partenariat éducatif renforcé, l’ambassade d’Allemagne au Togo a remis 13 000 manuels scolaires d’allemand au ministère des Enseignements primaire et secondaire. Cette initiative marque un tournant : l’allemand est désormais la deuxième langue étrangère la plus enseignée dans le pays, juste après l’anglais.
L’ambassadeur Claudius Fischbach souligne un intérêt croissant, visible non seulement dans les établissements scolaires, mais aussi dans la société et sur le marché du travail. « Apprendre une langue, c’est s’ouvrir à d’autres cultures, à d’autres idées, à d’autres peuples. La langue est un pont entre les nations », rappelle-t-il.
Parallèlement, des sessions de formation sont organisées pour les enseignants, inspecteurs et formateurs régionaux, en collaboration avec l’Institut Goethe, afin d’assurer une intégration optimale des manuels dans les programmes pédagogiques. Ce choix stratégique du Togo reflète une volonté claire de diversifier les compétences linguistiques, dans un système éducatif encore largement dominé par le français et l’anglais.
Ce renforcement linguistique vise à élargir les perspectives professionnelles des jeunes formés. La maîtrise de l’allemand facilite l’accès à des programmes de mobilité académique, à des stages en entreprise et à des emplois qualifiés auprès de partenaires allemands présents dans les secteurs industriels, techniques et numériques.
Dans un contexte marqué par le chômage des jeunes et la nécessité d’adapter les compétences, cette orientation linguistique agit comme un tremplin vers des formations techniques bilingues, des filières professionnelles renforcées et une meilleure insertion sur des marchés du travail régionaux et internationaux en pleine évolution.
Pour que cette politique linguistique soit efficace, plusieurs conditions devront être réunies, notamment une intégration réelle des outils dans les cursus, un suivi pédagogique rigoureux, ainsi qu’une articulation claire avec les filières professionnelles et les besoins du marché. Des initiatives similaires menées au Bénin et en Côte d’Ivoire, en l’occurrence dans des centres de formation professionnelle cofinancés par la coopération allemande, ont démontré qu’un appui linguistique ciblé pouvait accroître significativement les taux d’insertion des jeunes.
Le Togo pourrait s’inspirer de ces réussites pour faire de l’apprentissage de l’allemand une véritable passerelle vers l’emploi. L’avenir dépendra de la capacité à articuler cette offre éducative avec des filières qualifiantes, des stages et des partenariats économiques durables.
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