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Agence Ecofin
22 septembre 2025 Dernière mise à jour le Lundi 22 Septembre 2025 à 15:59

Lancée en 2009 avec l’inauguration de la mine Sabodala, l’exploitation industrielle de l’or au Sénégal repose désormais sur trois mines. De nouveaux projets se profilent, portés notamment par un métal jaune qui se négocie à plus de 3500 dollars l’once.

Le marocain Managem vient de mettre en service sa première mine d’or au Sénégal. L’annonce de ce succès, le 2 septembre, a coïncidé avec un nouveau pic à plus de 3500 dollars l’once pour le métal jaune sur les marchés internationaux, symbolisant comment la hausse des cours de l’or contribue ces dernières années à l’essor du secteur aurifère sénégalais.

Jusqu’ici, la production sénégalaise d’or reposait principalement sur le complexe Sabodala-Massawa, opéré par Endeavour Mining, et sur la mine Mako de l’australien Resolute. En 2024, leur production combinée a reculé d’environ 15 % en glissement annuel, à 352 935 onces selon les données des deux compagnies. L’entrée en activité de la troisième mine industrielle du pays vient donc renforcer l’offre dans un contexte de prix exceptionnellement élevés. Selon Managem, Boto devrait livrer environ 5 tonnes d’or par an sur les trois premières années, soit près de la moitié de la production industrielle du Sénégal en 2024.

La dynamique devrait se poursuivre avec de nouveaux projets. Fortuna Mining prépare ainsi la construction de la mine d’or Diamba Sud, pour un investissement estimé à 150 milliards FCFA (268 millions $). La compagnie, dont une délégation conduite par le directeur général Jorge Ganoza a été reçue la semaine dernière par le président Diomaye Faye, indique avoir engagé plus de 30 milliards FCFA dans l’exploration au cours des deux dernières années sur ce projet.

Cet investissement a notamment abouti à une estimation de ressources minérales publiée en août par Fortuna Mining et annonçant un potentiel de 1 million d’onces (28,6 tonnes d’or) à Diamba Sud. Toujours dans l’exploration, la société Thor Explorations estime que son projet Douta héberge 1,7 million d’onces de ressources minérales indiquées et inférées. Elle prévoit entre 5 et 7,5 millions $ de dépenses d’exploration cette année, y compris pour le projet Douta.

« C’est l’effet ‘’ruée vers l’or’’. Quand les prix montent, tout le monde se précipite pour trouver de l’or », explique Oliver Blagden, analyste du cabinet CRU interrogé par l’Agence Ecofin sur la situation de l’exploration aurifère dans la sous-région ouest-africaine.

Alors que les pays du Sahel sont jugés de plus en plus risqués pour les investisseurs, le Sénégal apparaît comme une alternative en Afrique de l’Ouest. L’exploitation industrielle n’y a commencé qu’en 2009 à Sabodala-Massawa, et le potentiel reste important. Mais la dynamique dépendra à la fois de l’évolution des cours de l’or et de la stabilité du cadre réglementaire.

Plusieurs analystes, notamment de Goldman Sachs et de Citi, anticipent des records dans les mois à venir, avec un pic possible à 4 000 $ l’once d’ici 2026. Quant à la réglementation, le gouvernement sénégalais a déjà évoqué à plusieurs reprises la révision des contrats extractifs, y compris dans le secteur minier. Alors que les révisions non consensuelles des codes miniers au Mali et au Burkina Faso ont provoqué des tensions avec les compagnies, il faudra voir quelles réactions susciteraient de tels changements dans le cas du Sénégal.

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