Face au chômage persistant des jeunes et à la demande croissante de compétences techniques, le Nigeria mise sur l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) pour préparer sa jeunesse aux métiers de demain et soutenir la croissance économique nationale.
La semaine dernière, à l’occasion du 50ᵉ anniversaire de l’Université Usmanu Danfodiyo à Sokoto, la ministre d’État à l’Éducation, Suwaiba Ahmad, a annoncé un investissement de 158 milliards de nairas (104,85 millions USD). L’objectif est de doter 650 000 jeunes Nigérians de compétences techniques, professionnelles et numériques adaptées aux industries émergentes et à l’évolution du marché du travail.
Selon la ministre, cette enveloppe illustre l’engagement de l’administration du président Bola Ahmed Tinubu à améliorer le bien-être et l’avenir des jeunes. Elle a également évoqué un programme d’amélioration des infrastructures éducatives, incluant la fourniture d’électricité à plusieurs universités via l’Agence d’électrification rurale, afin de créer un cadre d’apprentissage plus propice.
En 2023, les chiffres officiels de la National Bureau of Statistics indiquaient que le taux de chômage des jeunes Nigérians âgés de 15 à 24 ans atteignait 8,6 % au troisième trimestre, en hausse de 1,4 % par rapport au trimestre précédent. Pourtant, une analyse publiée en juin 2025 par Afrobarometer relevait que les initiatives successives en faveur de l’éducation et du développement des compétences peinent à infléchir durablement le chômage. Le renforcement de l’EFTP, associé à l’amélioration des infrastructures, vise donc à inverser la tendance et à soutenir la transition démographique et économique du pays.
Pour rappel, plusieurs pays africains ont déjà engagé des réformes similaires. Au Ghana, le gouvernement a récemment engagé une série d’actions pour faire de l’EFTP un pilier de sa stratégie industrielle. Depuis plusieurs années, le Kenya déploie des programmes de développement des compétences pour rapprocher l’offre éducative des besoins du marché. L’initiative nigériane s’inscrit dans cette même dynamique, avec l’ambition de produire un impact concret sur la jeunesse et sur le marché du travail régional.
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