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Agence Ecofin
5 décembre 2025 Dernière mise à jour le Vendredi 5 Décembre 2025 à 07:53

Alors que le Kenya peine à transformer sa croissance démographique en opportunités professionnelles, le gouvernement mise sur la numérisation de l’agriculture pour stimuler l’emploi et renforcer la sécurité alimentaire.

Lors d’un point de presse à Kilimo House, à Nairobi, Mutahi Kagwe, secrétaire du Cabinet chargé de l’Agriculture et du Développement de l’Élevage, a présenté le programme « JobsConnect Compact », conçu pour générer six millions d’emplois durables d’ici à 2030. L’annonce a eu lieu le mercredi 19 novembre en présence de la Banque mondiale et de partenaires privés tels que MasterCard, Equity Group, Microsoft et la Fédération nationale des agriculteurs (KENAFF).

Le programme vise la création d’emplois verts en modernisant les pratiques agricoles et en introduisant la technologie dans toutes les étapes de la chaîne de valeur. La digitalisation sera centralisée au sein du Kenya Agriculture Data and Information Centre (KADIC) pour fluidifier la circulation de l’information. L’Agriculture Information and Resource Centre (AIRC) sera intégré afin de réduire les doublons et d’offrir aux agriculteurs, coopératives, comtés, marchés et transformateurs un accès rapide à des données fiables. Ces infrastructures numériques permettront, selon le gouvernement, de créer de nouveaux métiers, notamment dans la collecte et l’analyse de données, la maintenance d’équipements connectés, la logistique verte et le conseil aux exploitants pour des pratiques durables.

Mutahi Kagwe a affirmé que miser sur l’agritech permettrait d’améliorer les revenus des producteurs et d’attirer les jeunes vers un secteur technologique et respectueux de l’environnement. Il souligne aussi que le programme vise à renforcer la sécurité alimentaire, réduire les importations et accroître les exportations. Selon les prévisions officielles, il pourrait économiser entre 2 et 3 milliards de dollars sur les importations et générer environ 5 milliards supplémentaires grâce aux exportations. Pour soutenir cette dynamique, le ministère entend former des entrepreneurs agricoles (agri-preneurs), développer les programmes « Agri-Connect », étendre les formations dans les collèges agricoles et proposer des tests de sol numérisés.

Cette initiative intervient alors que le financement de l’agriculture reste un enjeu majeur. Mutahi Kagwe a souligné que les taux d’intérêt actuels, situés autour de 18 à 19 %, restent trop élevés pour soutenir une agriculture durable. Il préconise l’instauration d’un crédit garanti à 5 %, jugé plus viable, et recommande le renforcement des dispositifs existants, notamment une subvention d’engrais de 61 milliards de shillings (471 millions USD) et une facilité de crédit agricole de 131 millions USD.

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