Face à une économie où le chômage des jeunes reste élevé et où l’écart entre compétences et besoins des entreprises s’accentue, le Nigeria mise sur la formation professionnelle comme levier de relance et d’employabilité.
Le gouvernement fédéral du Nigeria a lancé un vaste programme d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) pour former 1,3 million de jeunes aux compétences recherchées par l’industrie, rapporte la presse locale du mardi 9 décembre. Déployée dans 1600 centres accrédités, l’initiative s’inscrit dans l’Agenda Renewed Hope du président Bola Ahmed Tinubu, qui fait du développement du capital humain l’un des leviers majeurs de la relance économique.
Le dispositif prévoit également une allocation mensuelle destinée à couvrir la subsistance, le transport, les frais pédagogiques et, pour les diplômés, des kits de démarrage. « Les activités de formation sont en cours dans nos centres accrédités, dotant les jeunes Nigérians de compétences dans des secteurs prioritaires tels que la manufacture, la construction, l’énergie, les services automobiles, l’agriculture, la technologie et l’économie numérique », a indiqué le ministre de l’Éducation, Maruf Tunji Alausa, cité par MSME Africa.
Pour renforcer l’adéquation entre les compétences enseignées et les besoins réels du marché, le programme s’appuie sur des partenariats avec plusieurs groupes industriels et télécoms de premier plan, chargés d’apporter installations, expertise technique et opportunités de stages. Ces collaborations doivent permettre, selon le ministre, de bâtir « une main‑d’œuvre hautement qualifiée et compétitive à l’échelle mondiale », pierre angulaire de l’ambition industrielle du pays.
Cette initiative intervient dans un contexte où, malgré une légère amélioration des indicateurs officiels, le marché du travail demeure sous tension. Selon le Nigeria Labour Force Survey du deuxième trimestre 2024, publié par le National Bureau of Statistics (NBS), le taux de chômage global a reculé à 4,3 %, contre 5,3 % au trimestre précédent. Le chômage des jeunes (15–24 ans) reste toutefois élevé à 6,5 %, même s’il baisse par rapport aux 8,4 % enregistrés en début d’année.
Ces données traduisent une amélioration relative, mais révèlent aussi des disparités persistantes. Les personnes ayant un niveau d’enseignement secondaire sont davantage touchées que celles disposant d’une formation de base, et les zones urbaines affichent des taux de chômage plus élevés que les zones rurales, selon le NBS.




















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