#Ouganda
Denys Bédarride
5 décembre 2020 Dernière mise à jour le Samedi 5 Décembre 2020 à 15:30

Les producteurs de sucre sont dans l’impasse. Ceux-ci sont confrontés à la concurrence des importations à bas prix sur le marché intérieur et perdent des clients régionaux qui préfèrent de loin la denrée importée.

En Ouganda, l’industrie sucrière est aux abois. En effet, la filière fait face actuellement à une accumulation de ses stocks avec la mévente liée à la concurrence du sucre importé en franchises de droits.

Alors que la denrée était habituellement achetée à bas prix pour réexportation vers les pays voisins, elle est actuellement écoulée illégalement sur le marché intérieur, ce qui nuit à la compétitivité de l’industrie locale.

Par ailleurs, certains importateurs régionaux optent désormais pour des achats dans les entrepôts douaniers qui jouissent d’une moindre pression fiscale en lieu et place d’un approvisionnement direct auprès des fournisseurs locaux.

Selon les estimations, ces diverses difficultés pourraient faire perdre 30 millions $ aux acteurs de l’industrie dans l’hypothèse d’un pourrissement des dépôts dans les magasins.

« Actuellement, les clients du Soudan et de la RDC n’achètent plus notre sucre. Ils le commandent depuis les entrepôts douaniers et pourtant notre sucre est en train de pourrir », a déclaré Jim Mwine Kabeho, directeur du groupe Madhvani, qui détient la plus importante usine de broyage en Ouganda.

Pour l’industrie sucrière ougandaise, cette situation est d’autant plus préjudiciable qu’elle doit renforcer sa présence régionale pour écouler son excédent sucrier. Le pays qui consomme environ 300 000 tonnes de sucre en produit en effet, 510 000 tonnes.

Si en réponse au désarroi des acteurs, les autorités parlementaires ont plaidé pour une meilleure ouverture des pays voisins à travers l’adhésion aux protocoles commerciaux, les observateurs indiquent que les accords restent difficiles à mettre en œuvre en pratique. Aux droits de douane souvent imposés entre pays de la région malgré l’Union douanière, s’ajoutent les lourdes procédures administratives et parfois des interdictions d’échange de marchandises.

L’Ouganda a ainsi fait face en 2019 à un blocage de ses envois de sucre vers la Tanzanie sur fond d’accusations de reconstitution du sucre brésilien avant de voir cette restriction commerciale être supprimée officiellement en mars dernier.

Source Agence Ecofin

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