En Côte d’Ivoire, la lutte contre la déforestation liée au cacao est une longue marche. Si les autorités ont enregistré des succès importants ces dernières années pour juguler le phénomène, les rapports internationaux dénonçant le recul des superficies forestières continuent de se multiplier.
47 000 hectares. C’est la superficie forestière qui aurait été défrichée en Côte d’Ivoire durant l’année 2020 à des fins de production de cacao selon les données publiées par l’Organisation environnementale américaine Mighty Earth, le 18 février.
Pour aboutir à cette conclusion, l’ONG indique avoir utilisé la 3e version de sa carte interactive couvrant 2 000 coopératives et intégrant une base de données sur le cacao permettant aux utilisateurs de suivre l’évolution de la déforestation, dénommée « Carte de responsabilité du cacao 3.0 ».
D’après Mighty Earth, ces nouveaux résultats sur la déforestation liée au cacao témoignent des efforts insuffisants, menés par les parties prenantes contre le phénomène en dépit des engagements pris dans ce sens dans le cadre de la feuille de route « Initiative Cacao et Forêts-ICF » en 2017.
S’il reconnaît que la surface perdue reste inférieure à celle constatée en 2015 (60 000 ha), le groupe indique toutefois que plusieurs entreprises n’ont toujours par honorer les promesses de traçabilité et de transparence dans leur chaîne d’approvisionnement en cacao.
« Might Earth demande à toutes les compagnies de publier immédiatement la cartographie de leurs chaînes d’approvisionnement sur leur site web, y compris leurs réseaux d’approvisionnement indirects comme les achats auprès des pisteurs.
Aucune entreprise ne peut être considérée comme durable si elle épouse l’opacité. Il y a encore beaucoup à faire pour que la révolution de la traçabilité́ et de la transparence porte de vrais fruits ! », souligne Amourlaye Touré, représentant de Mighty Earth en Afrique de l’Ouest.
Pour rappel, selon les données du gouvernement, le pays a vu sa superficie forestière passer de 17 millions d’hectares en 1960 à 3 millions d’hectares actuellement principalement en raison de la culture cacaoyère.
Pour enrayer le phénomène, l’exécutif applique depuis 2020 une stratégie de préservation, de réhabilitation et d’extension d’un coût total de plus de 600 milliards FCFA.
Source Agence Ecofin
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